Jouets dangereux sur Shein, Temu, Aliexpress... L'alerte des douanes face aux cadeaux low-cost de l'e-commerce
information fournie par Boursorama avec Media Services 19/12/2025 à 11:44

Les douanes françaises ont annoncé jeudi la saisie en 2025 de près de 11 millions de jouets contrefaits vendus en ligne, dont la majorité "présentaient des risques importants pour la santé et la sécurité des consommateurs".

( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / JUSTIN SULLIVAN )

Plus de 185.000 jouets non-conformes et dangereux ont été détruits en 2024 en France a annoncé vendredi la Répression des fraudes qui alerte sur les jouets vendus sur les plateformes d'e-commerce au "taux de non conformité et dangerosité plus élevé".

En 2024, la Répression des fraudes (DGCCRF) a mené son enquête annuelle auprès de 2.000 professionnels (distributeurs, magasins spécialisés, forains...) et 5 plateformes d'e-commerce que les autorités ne nomment pas mais qui engrangent de 7 à 22 millions de visiteurs mensuels uniques en France. Quatre d'entre elles sont étrangères. "On observe un taux de non conformité et de dangerosité bien plus important sur les sites d'e-commerce", a expliqué à l'AFP Alice Vilcot, directrice du porte-parolat de DGCCRF.

Sur les 700 jouets saisis et analysés auprès des professionnels commercialisant les jouets, 24% se sont révélés dangereux. En revanche, sur les 70 jouets achetés par des enquêteurs de la DGCCRF sur les plateformes, "30% se sont révélés non-conformes et plus de 60% non-conformes et dangereux".

"Risques d'étouffement ou d'étranglement", "présence de substances allergisantes", "trop grande facilité d'accès aux piles dans les jouets, engendrant un risque d'ingestion par l'enfant" , sont les principaux dangers relevés, détaille la Répression des fraudes dans un communiqué.

Parmi les 185.000 jouets dangereux saisis et détruits par la Répression des fraudes en 2024, se trouvaient des baguettes magiques avec un accès trop facile aux piles ou encore des balles lumineuses dont les LED peuvent causer des lésions à la rétine. "Les plateformes d'e-commerce proposent des jouets qui peuvent être intéressants parce qu'ils ont des prix vraiment faibles, mais ce qui n'est pas cher peut coûter très cher après aux consommateurs s'il y a un incident", a alerté Alice Vilcot.

"La non-conformité, c'est leur business-model"

Les autorités recommandent de privilégier l'achat en magasin où l'on peut toucher les jouets, d'être vigilant aux caractéristiques des produits et de ne pas se fier aux photographies qui peuvent être trompeuses.

"Seuls 8% des professionnels ont présenté des manquements graves" et ont fait l'objet de diverses sanctions et il y a eu plus de 450 avertissements pour des manquements mineurs, selon la DGCCRF. "Encore une fois, cette étude montre que pour les plateformes de l'e-commerce et leurs marketplaces, la non-conformité, l'absence de contrôle et la vente de produits dangereux n'est pas l'exception : c'est leur business-model", a affirmé le ministre du Commerce Serge Papin, cité dans le communiqué.

Dans une autre étude, menée par la Fédération européenne du jouet et dévoilée en novembre, 96% des jouets achetés auprès de vendeurs tiers extra-européens sur les places de marché en ligne sont non-conformes et plus de 86% sont dangereux pour les enfants.

La fédération avait analysé 70 jouets achetés sur Aliexpress, Amazon Marketplace, CDiscount, Fruugo, Joom, Shein et Temu.