JO-2024 : les transports français tiendront-ils le choc olympique?
information fournie par Boursorama avec Media Services 20/07/2023 à 14:58

Sept millions de personnes devront être transportées pendant les deux semaines des Jeaux olympiques, à partir du 26 juillet, et trois millions pendant les paralympiques (28 août-8 septembre).

(illustration) ( AFP / LUDOVIC MARIN )

Les transports "seront prêts": tous les acteurs affirment être en ordre de bataille pour assurer dans un an un service sans fausses notes pendant les Jeux olympiques, mais circuler en région parisienne nécessitera de la patience, en particulier sur les routes.

Les JO de Paris veulent être les premiers à acheminer 100% des spectateurs sur les sites de compétition en transport en commun, afin de limiter l'emprunte carbone de l'événement.

Le défi est colossal quand on sait que sept millions de personnes devront être transportées pendant les deux semaines (26 juillet-11 août) et trois millions pendant les paralympiques (28 août-8 septembre): le problème est que ces spectateurs se concentreront sur 25 sites, provoquant des pics plusieurs fois par jour, que les transports n'ont pas l'habitude de gérer.

Certaines dessertes s'annoncent hors normes, comme au Stade de France, avec jusqu'à 1.000 personnes par minute... pendant plusieurs heures. Des lignes de métro comme la 9, qui dessert plusieurs sites à l'ouest de Paris, connaîtront des pics de fréquentation exceptionnels.

"C'est assez inédit à gérer", confiait en mars le directeur général d'IDFM, Laurent Probst.

L'autorité organisatrice des transports, Ile-de-France Mobilités (IDFM), a voté mardi une augmentation de l'offre de transports de 15% sur la période JO, soit un niveau de service équivalent à celui hors vacances scolaires.

Tout l'enjeu sera de convaincre conducteurs, agents de station et ouvriers de maintenance de décaler leurs vacances pour rester à leurs postes au coeur de l'été.

A la RATP, confrontée comme l'ensemble du secteur à des problèmes de recrutement, des négociations vont avoir lieu vers la fin de l'année pour discuter primes et autres incitations, afin de mobiliser 19.000 personnes au quotidien.

Incidents

Pour orienter les spectateurs, 13.000 "gilets violets" seront répartis dans toutes les gares concernées.

Mais même si chez IDFM comme à la RATP et la SNCF on déploie de gros moyens depuis de longs mois pour être prêts - les usagers franciliens en payent d'ailleurs le prix avec de nombreuses interruptions de lignes tout l'été afin d'effectuer des travaux de maintenance -, certaines inquiétudes demeurent.

L'incident sur la ligne 4 du métro le 14 juin, avec l'immobilisation de plusieurs rames de métro pendant de longues heures dans les tunnels, en heure de pointe et par une chaleur étouffante, est venu rappeler la difficile gestion des imprévus. Une enquête a conclu jeudi que les voyageurs ont manqué d'information et été évacués trop tard.

La circulation des bus interroge également. Cet été, environ 20% du service prévu n'est pas assuré, entraînant des temps d'attente anormalement longs. Les travaux de voirie, deux fois plus nombreux que d'habitude en raison de leur interdiction l'an prochain, sont largement responsables, assure la RATP.

Mais les problèmes d'effectifs demeurent. Les 1.400 conducteurs recrutés depuis le début de l'année mettront des mois avant d'être opérationnels en raison des délais pour passer le permis D; une situation qui pourrait se reproduire l'an prochain.

Embouteillages en vue

Sur les routes justement, "ce sera très compliqué de circuler" en voiture dans Paris, prévient l'entourage de la maire Anne Hidalgo. Les "voies réservées" viendront compliquer la tâche des automobilistes.

Pendant plus de deux mois - du 1er juillet au 15 septembre -, 185 km de voies dont des axes rapides sur l'A1 entre Paris et l'aéroport de Roissy ou l'A13 dans l'ouest parisien seront en effet réservés aux participants (athlètes, journalistes, officiels, secours, sécurité).

Une voie du périphérique est concernée sur les trois-quarts de la rocade, sauf au sud-est. La circulation sera aussi restreinte sur plusieurs grandes artères de l'ouest parisien, qui concentre plusieurs sites olympiques.

Les cyclistes pourront en revanche se réjouir de l'aménagement d'environ 50 km de nouvelles pistes cyclables pour rendre tous les sites accessibles en vélo.

Pour favoriser l'usage de ces "olympistes" par les Franciliens comme les visiteurs, des racks à vélo seront installés aux abords des sites de compétition afin d'offrir 10.000 places de stationnement.

Le Stade de France doit y gagner 3.000 places pérennes et le système de vélos en libre-service Vélib' verra sa flotte augmenter de 3.000 bicyclettes.