JO-2024 : "Il faut régulariser" les travailleurs sans-papiers sur les chantiers, réclame Bernard Thibault information fournie par Boursorama avec Media Services 20/01/2023 à 09:11
"Reconnaître à des personnes qui travaillent l'égalité des droits avec les autres, ça devrait même être une évidence."
Le coprésident du Comité de suivi de la charte sociale de Paris-2024, Bernard Thibault, dénonce vendredi 20 janvier l'hypocrisie de l'État sur le dossier des travailleurs sans-papiers, alors que plusieurs situations de travail illicite sur des chantiers olympiques ont été mis au jour lors de contrôles.
L'ancien patron de la CGT, qui supervise l'établissement public chargé de la construction des sites (Solideo), estime qu'"il faut régulariser ceux qui travaillent clandestinement sur les chantiers des Jeux olympiques".
"Il y a une hypocrisie de la part des autorités politiques , parce qu'on sait que cette main d'œuvre est indispensable dans beaucoup de secteurs, y compris le BTP. On s'attendait à constater ce qu'on voit déjà sur les chantiers en général et on a bien eu des recours à des travailleurs sans-papiers", dénonce Bernard Thibault.
"Le gouvernement ne veut pas de scandale"
"On peut supposer qu'il y en a d'autres, mais on a sur les chantiers des JO des dispositifs d'alerte et de suivi plus développés qu'ailleurs. On a, par exemple, des permanences sur les chantiers, avec un représentant du comité de suivi présent régulièrement. Ensuite, l'inspection du travail réalise près d'un contrôle par jour sur les sites", rappelle-t-il.
"Surtout, on a un appui politique plus soutenu dès qu'un problème se pose, car les autorités ont conscience que les chantiers doivent être irréprochables, que le monde entier regarde la France. Le gouvernement ne veut pas de scandale autour des Jeux ", avance l'ancien leader syndicaliste.
"L'enjeu, c'est d'identifier les responsables pour les cas déjà connus, selon lui. Les grands groupes du bâtiment ne peuvent pas juste se poser en victimes de sous-traitants peu scrupuleux ! On voit bien qu' il y a, parfois, des vrais montages réalisés pour déroger au droit social , payer moins de cotisations et, in fine, faire des économies et des gains sur la main d'œuvre, avec l'usage de ces travailleurs qui sont exploités."
"Oui, il faut régulariser ceux qui travaillent clandestinement sur les chantiers des JO. Reconnaître à des personnes qui travaillent l'égalité des droits avec les autres, ça devrait même être une évidence. Il arrive que des inspecteurs (du travail) nous saisissent pour qu'on accompagne certains dans des procédures de régularisation. On en a une vingtaine en cours", assure Bernard Thibault.