Israël mène de nouvelles frappes à Gaza malgré l'appel de Trump
information fournie par Reuters 04/10/2025 à 09:54

par Nidal al-Mughrabi

Israël a mené de nouvelles frappes sur la bande de Gaza samedi, selon les autorités locales palestiniennes, malgré l'appel de Donald Trump à l'arrêt immédiat des bombardements israéliens sur l'enclave côtière, le président américain ayant affirmé vendredi soir que le Hamas était "prêt à une paix durable".

Quatre personnes ont été tuées par une frappe aérienne sur une maison de la ville de Gaza, dans le nord du territoire, et deux autres ont trouvé la mort à Khan Younès, dans le sud, ont rapporté des sources médicales et les autorités.

Un porte-parole de l'armée israélienne a lancé samedi aux habitants de Gaza un nouvel appel à évacuer leur ville qui demeure selon ses termes une "zone de combat dangereuse".

Le Hamas a déclaré vendredi être disposé à libérer tous les otages israéliens conformément au plan de Donald Trump pour Gaza, et s'est dit prêt à entamer immédiatement des négociations pour discuter de certains détails de l'accord.

Son allié le Djihad islamique, qui détient également des otages depuis l'attaque du 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre en cours, a approuvé samedi cette position, estimant qu'elle représentait la "résistance palestinienne".

"La réaction du Hamas au plan de Trump représente la position des factions de la résistance palestinienne, et le Djihad islamique a participé de manière responsable aux consultations qui ont conduit à cette décision", a-t-il dit.

Dans un message sur son réseau Truth Social, le président américain, qui avait donné au Hamas jusqu'à dimanche soir pour conclure un accord, s'est félicité de sa réponse, exigeant l'arrêt immédiat des bombardements israéliens pour assurer la libération des otages "rapidement et en toute sécurité".

Dans un communiqué diffusé samedi aux premières heures, le gouvernement de Benjamin Netanyahu a déclaré qu'Israël se préparait à la "mise en oeuvre immédiate" de la première phase du plan Trump. Peu après, les médias israéliens ont rapporté que l'armée avait reçu instruction de réduire ses opérations offensives à Gaza.

Le chef d'état-major de l'armée s'est borné à annoncer dans un communiqué avoir demandé aux troupes de préparer la mise en oeuvre de la première phase du plan présenté lundi dernier à Washington par le président américain lors d'une conférence de presse commune avec Benjamin Netanyahu.

Ce plan en vingt points, salué avec prudence par les pays arabes, prévoit notamment un cessez-le-feu, la libération de tous les otages du Hamas contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien progressif de Gaza, sans calendrier défini, le désarmement du Hamas et la mise en place d'un gouvernement de transition pour la bande de Gaza dirigé par une entité internationale.

Dans sa réponse, le Hamas ne mentionne pas la question de son désarmement, demande que les questions sur l'avenir de Gaza soient discutées dans un cadre national palestinien global dont il fera partie, et se dit prêt à entamer immédiatement des négociations pour finaliser un accord.

"Nous sommes déjà en train de discuter des détails à régler", a de son côté affirmé Donald Trump vendredi.

(Jean-Stéphane Brosse pour la version française)