Israël-Manifestations nationales pour la fin de la guerre à Gaza et la libération des otages
information fournie par Reuters 17/08/2025 à 20:26

par Rami Amichay et Lili Bayer

Plusieurs milliers d'Israéliens ont pris part dimanche à une grève nationale pour soutenir les familles des otages toujours détenus à Gaza et appeler le Premier ministre Benjamin Netanyahu à conclure un accord avec le Hamas pour mettre fin à la guerre et obtenir la libération des derniers captifs.

Les manifestants ont agité des drapeaux israéliens et brandi des photos des otages au son de sifflets, cornes de brumes et tambours à travers le pays, bloquant parfois des rues et des autoroutes, notamment entre Jérusalem et Tel Aviv.

"Aujourd'hui, tout le monde s'arrête pour se souvenir de la valeur la plus importante: le caractère sacré de la vie", a déclaré Anat Angrest, mère d'un otage, à des journalistes sur une place publique de Tel Aviv.

Parmi les personnalités venues à la rencontre des familles à Tel Aviv figurait l'actrice israélienne Gal Gadot, interprète de Wonderwoman.

En prévision de dimanche, jour ouvré en Israël, plusieurs entreprises et institutions ont annoncé qu'elles autoriseraient leurs salariés à rejoindre la grève nationale à l'appel des familles des otages. De nombreuses sociétés sont cependant restées ouvertes à travers le pays.

Un important rassemblement doit se tenir dimanche soir à Tel Aviv.

La police israélienne a annoncé avoir interpellé 38 manifestants. Certains d'entre eux, qui bloquaient des routes, ont été emmenés menottés par les forces de l'ordre.

Les manifestations ont été brièvement interrompues vers 16h00 heure locale, lorsque des sirènes ont retenti à Tel Aviv et Jérusalem notamment. L'alerte a été donnée après un tir de missile en provenance du Yémen, mais l'engin a été intercepté sans incident.

"Ceux qui appellent aujourd'hui à la fin de la guerre sans défaite du Hamas ne font que renforcer la position du Hamas et retarder la libération de nos otages", a dit dimanche le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à son gouvernement. "Ils garantissent aussi que les horreurs du 7 octobre se répéteront encore et encore."

Le Premier ministre, à la tête du gouvernement le plus à droite de l'histoire d'Israël, a ajouté être déterminé à mettre en vigueur la décision de l'armée de s'emparer de Gaza Ville, une des dernières zones de l'enclave palestinienne que l'Etat hébreu ne contrôle pas encore.

Cette décision est extrêmement impopulaire parmi les Israéliens et les familles des otages, qui craignent qu'une campagne militaire élargie dans Gaza ne mette en danger la vie des 50 Israéliens encore en captivité. Les autorités israéliennes estiment que 20 d'entre eux sont encore en vie.

"La seule chose qui renforce le pays, c'est le merveilleux esprit de ceux et celles qui sortent de chez eux aujourd'hui au nom de la solidarité israélienne", a déclaré sur X Yair Lapid, leader d'opposition et présent à un rassemblement à Tel Aviv.

Après près de deux ans de guerre à Gaza, déclenchée après l'attaque conduite par le Hamas contre Israël en octobre 2023, la plupart des otages qui ont été libérés jusqu'ici l'ont été grâce à des discussions diplomatiques.

Les négociations sur un cessez-le-feu, qui aurait pu entraîner d'autres libérations d'otages, ont échoué en juillet, le groupe militant palestinien Hamas arguant qu'il ne libérerait les derniers otages que si Israël mettait fin à la guerre, tandis que le Premier ministre israélien s'est juré de chasser le Hamas du pouvoir.

(Rami Amichay à Tel Aviv et Lili Bayer à Jérusalem, avec Alexander Cornwell à Jérusalem, Nidal al-Mughrabi et Menna Alaa El Din au Ciare; version française Gilles Guillaume)