Israël-Manifestations contre le gouvernement de Netanyahu après la reprise des frappes à Gaza information fournie par Reuters 19/03/2025 à 16:10
par James Mackenzie
Des milliers de personnes manifestent mercredi en Israël contre le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en raison de son projet visant à limoger le directeur du Shin Beth et de la reprise des bombardements à Gaza.
La décision du Premier ministre de relancer la guerre et de bombarder l'enclave palestinienne alors que 59 otages, dont 24 seraient toujours en vie, y sont encore détenus a de nouveau causé la colère des familles et des opposants.
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté mardi soir et de nouvelles manifestations étaient organisées mercredi, pour protester également contre la volonté de Benjamin Netanyahu de limoger Ronen Bar, directeur du Shin Beth, les services de sécurité intérieure israéliens.
Les relations entre Benjamin Netanyahu et Ronen Bar sont notoirement tendues depuis l'attaque surprise du 7 octobre 2023 lancée par le Hamas dans le sud d'Israël et la guerre dans la bande de Gaza qui s'en est suivie.
"Il ne s'agit plus d'une guerre pour quelque chose d'important, il s'agit de la survie de ce gouvernement, de la survie de Benjamin Netanyahu", a déploré Koren Offer, un opposant, à Jerusalem.
Les groupes d'opposition comprennent le Forum de bouclier de défense ("Defensive Shield Forum"), un groupe rassemblant des anciens membres des services de défense et de sécurité, ainsi que le Mouvement pour un gouvernement de qualité en Israël, un groupe anti-corruption.
Le mouvement d'opposition actuel rappelle les manifestations qui avaient éclaté en 2023, avant les attaques du Hamas du 7 octobre, après que Benjamin Netanyahu a annoncé sa volonté limoger son ministre de la Défense Yoav Gallant. Ce dernier s'était opposé à la réforme en profondeur du système judiciaire proposée par le gouvernement.
DANGER POUR LA DÉMOCRATIE
Les opposants sont convaincus que Benjamin Netanyahu, qui en est à son sixième mandat, représente un danger pour la démocratie israélienne.
"Ce gouvernement ne s'arrête pas aux feux rouges", a déclaré Yair Lapid, ancien Premier ministre et chef de file du parti d'opposition Yesh Atid, sur le réseau social X. "Assez! J'en appelle à vous tous - c'est notre moment, c'est notre avenir. Descendez dans les rues."
Selon les sondages d'opinion, il ne sortirait pas vainqueur du scrutin en raison des erreurs qui ont permis au Hamas d'attaquer le sud d'Israel le 7 octobre 2023 dans ce qui est devenu le plus grand désastre sécuritaire de l'histoire du pays.
Le retour au gouvernement mardi du ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, et de son parti d'extrême droite Otzma Yehudit - dont les membres avaient démissionné en raison de leur opposition à l'accord de cessez-le-feu - dans la coalition, renforce cependant la position de Benjamin Netanyahu.
A Gaza, les bombardements ont repris, l'Etat hébreu promettant de recourir à la force pour libérer ses derniers otages. Israel et le Hamas s'accusent mutuellement d'avoir violé l'accord de cessez-le-feu conclu en janvier et qui avait permis aux 2,3 millions d'habitants de Gaza de connaître un certain répit après 17 mois de guerre.
Les sondages d'opinions israéliens suggèrent que la majorité de ses citoyens veulent que la guerre s'arrête et que les otages puissent rentrer chez eux.
"Je n'ai aucune idée de ce qu'il va arriver aux otages restants si les combats continuent pendant plusieurs semaines", a déclaré Iftach Brill, 45 ans, habitant de Tel aviv. "C'est un véritable désastre pour nous".
Certaines familles d'otages ont cependant exprimé leur soutien envers une reprise de la guerre. Le Forum Tikva a ainsi affirmé mardi que le retour des otages ne pouvait être assuré que par un blocus complet de la bande de Gaza.
(Reportage James Mackenzie, version française Pauline Foret, édité par Kate Entringer)