Israël et le Liban posent les bases d'une discussion élargie information fournie par Reuters 03/12/2025 à 12:48
(Actualisé avec précisions tout du long)
Israël et le Liban ont nommé de premiers représentants civils au sein du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu entre les deux pays qui se réunira ce mercredi, dans le but d'engager, sous la pression des Etats-Unis, une discussion bilatérale pour l'heure quasi inexistante.
Pour la première fois, un civil libanais, l'ancien ambassadeur à Washington Simon Karam, nommé par le président Joseph Aoun, devrait participer dans la journée à une réunion du comité de supervision créé en novembre 2024 dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entre les deux pays.
Côté israélien, Benjamin Netanyahu a donné instruction au directeur adjoint du Conseil de sécurité nationale, Gil Reich, d'envoyer un représentant en son nom.
"Il s'agit d'une première tentative visant à établir la base d'une relation et d'une coopération économique entre Israël et le Liban", a déclaré le bureau du Premier ministre israélien.
Selon les services de Joseph Aoun, la nomination de Simon Karam à la tête de la délégation libanaise a été décidée après que Beyrouth a été informé par les Etats-Unis qu'Israël avait accepté d'"inclure un membre non militaire" dans sa délégation.
Le comité de surveillance doit se réunir dans la journée sur la "ligne bleue", tracée par les Nations unies pour délimiter la frontière entre Israël et le Liban.
Seuls des militaires - américains, français, libanais, israéliens et onusiens - ont jusqu'ici participé aux réunions du mécanisme depuis sa création.
Le Liban reste officiellement en état de guerre avec Israël mais Joseph Aoun, élu président en janvier 2025, se dit ouvert à des négociations afin d'établir une paix plus durable.
Selon une source politique libanaise, Joseph Aoun a plusieurs fois adressé des signaux en ce sens à Israël ces derniers mois, sans recevoir de réponse.
"Quand les Etats-Unis nous ont fait savoir que les Israéliens nommaient un civil au sein du mécanisme, le Liban a pris cela comme un signal positif de leur part et a nommé à son tour un civil", a dit cette source.
Israël et le Liban ont conclu un cessez-le-feu en novembre 2024 après plus d'un an de conflit entre Tsahal et le Hezbollah.
Le parti-milice chiite, qui rejette par principe toute négociation avec Israël, un piège à ses yeux, n'a pas réagi dans l'immédiat à cette perspective d'élargissement des discussions.
Les décisions prises mercredi coïncident avec l'arrivée à Beyrouth de la représentante spéciale des Etats-Unis pour le Liban Morgan Ortagus et des représentants des quinze membres du Conseil de sécurité des Nations unies. Venue d'Israël, Morgan Ortagus participera à la réunion du mécanisme de surveillance, a-t-on appris dans son entourage.
Malgré la trêve, Israël continue de mener épisodiquement des frappes aériennes sur le sud du Liban en accusant le Hezbollah, considérablement affaibli par la campagne militaire israélienne de l'automne 2024, de chercher à se réarmer.
La crainte d'une escalade voire de la reprise d'un conflit s'est accrue ces dernières semaines, Israël accusant les autorités de Beyrouth de trop tarder à désarmer le Hezbollah.
(Rédigé par Alexander Cornwell, avec la contribution de Maya Gebeily ; Jean-Stéphane Brosse pour la version française, édité par Kate Entringer et Sophie Louet)