Israël-Démission de ministres issus d'un parti ultra-orthodoxe
information fournie par Reuters 16/07/2025 à 20:26

(Actualisé tout du long avec précisions, maintien du parti Shas au sein de la coalition; photo/TV à disposition)

Le parti ultra-orthodoxe du Shas a annoncé mercredi quitter ses postes gouvernementaux mais demeurer pour l'heure au sein de la coalition du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lui offrant un répit pour s'accorder sur l'exemption de service militaire des étudiants juifs ultra-orthodoxes.

Cette question, point de contentieux de longue date, a déjà poussé une autre formation religieuse, le parti Judaïsme unifié de la Torah (UTJ), à annoncer plus tôt cette semaine son retrait complet de la coalition gouvernementale, fragilisant la majorité parlementaire dont dispose Benjamin Netanyahu.

S'il a pris également la décision de quitter le gouvernement, le parti Shas a déclaré mercredi qu'il continuerait toutefois de le soutenir à la Knesset, où la majorité de la coalition n'est plus que d'un siège depuis le départ de l'UTJ.

Cela permet à Benjamin Netanyahu d'éviter pour l'heure la menace d'élections anticipées et de conserver sa capacité à faire approuver par son cabinet de sécurité un éventuel accord de cessez-le-feu pour la bande de Gaza.

Les représentants du Shas "ont constaté avec le coeur lourd qu'ils ne pouvaient pas rester au gouvernement", est-il écrit dans un communiqué du parti, qui dit protester ainsi contre la levée de l'exemption de service militaire dont bénéficiaient jusqu'à présent les étudiants juifs ultra-orthodoxes.

Aucun commentaire n'a été effectué dans l'immédiat par Benjamin Netanyahu ou par les autres partis d'une coalition gouvernementale de plus en plus divisée.

Les vacances d'été de la Knesset, d'une durée de trois mois à compter du 27 juillet, offrent au Premier ministre un délai supplémentaire pour tenter de parvenir à un accord sur le service militaire, une question qui divise profondément la société israélienne.

Dans les rangs de la coalition, les priorités divergent. Si les partis ultra-orthodoxes expriment leur colère à propos de la conscription, les formations d'extrême droite pressent de leur côté Benjamin Netanyahu à n'effectuer aucune concession s'agissant de la guerre à Gaza et des négociations indirectes avec le Hamas.

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, et le ministre des Finances, Belazel Smotrich, tous deux issus de l'extrême droite, insistent pour qu'Israël poursuive sa campagne militaire dans les territoires palestiniens.

Il semble toutefois possible pour Benjamin Netanyahu de faire approuver un potentiel accord de cessez-le-feu pour la bande de Gaza sans le vote de ces deux ministres.

Signe supplémentaire des divisions au sein de la coalition, le Shas a appelé mercredi le Premier ministre à faire "tout ce qui est en son pouvoir" pour parvenir à un accord avec le Hamas.

(Maayan Lubell et Emily Rose; version française Jean Terzian)