Israël confirme avoir reçu une dépouille d'otage, rend à Gaza les corps de 15 Palestiniens information fournie par AFP 08/11/2025 à 15:43
Israël a annoncé samedi que la dépouille d'otage rendue la veille à Gaza par les mouvements islamistes palestiniens Hamas et Jihad islamique était celle de l'Israélo-Argentin Lior Rudaeff, et a rendu en échange les corps de 15 Palestiniens.
Il reste cinq dépouilles d'otages - quatre Israéliens et un Thaïlandais - devant être rendues par le Hamas et ses alliés dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur à Gaza le 10 octobre sous la pression des Etats-Unis.
Après l'annonce par les autorités israélienne de l'identification des restes de Lior Rudaeff, l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, a fait part de la réception "des corps de 15 martyrs originaires de la bande de Gaza qui étaient retenus" par Israël.
Ils ont été remis par la Croix-Rouge conformément aux termes de l'accord de cessez-le-feu, selon lesquels Israël doit remettre aux autorités de Gaza 15 corps de Palestiniens pour chaque dépouille d'Israélien rendue par le Hamas.
- "Pas de repos" -
Chauffeur d'ambulance bénévole, Lior Rudaeff avait été tué le 7 octobre 2023 à Nir Yitzhak en défendant les armes à la main ce kibboutz proche de la bande de Gaza avec quatre autres habitants le jour de l'attaque du Hamas en Israël ayant déclenché la guerre.
Il avait 61 ans et son corps avait été emmené ce jour-là dans Gaza pour servir d'otage.
Le Forum des familles d'otages, principale organisation israélienne mobilisée pour le retour des captifs, a salué le retour de la dépouille de Lior Rudaeff, estimant qu'"en dépit de la douleur [cela] apporte un certain réconfort à une famille qui a vécu plus de deux ans d'incertitude et d'angoisse".
"Nous ne connaîtrons pas de repos tant que le dernier otage ne sera pas ramené à la maison", ajoute le Forum dans un communiqué.
A l'exception d'un soldat tué au combat en 2014 lors d'une précédente guerre à Gaza, les quatre autres otages dont les restes doivent être rendus avaient été emmenés à Gaza lors de l'attaque du 7 octobre 2023, après avoir été tués selon l'armée.
Malgré plusieurs moments de tension, une trêve fragile tient à Gaza depuis le 10 octobre.
Israël a plusieurs fois accusé le Hamas de ralentir le processus de restitution des corps. Le mouvement islamiste affirme que cette lenteur s'explique par le fait que de nombreuses dépouilles sont enfouies sous les décombres dans le territoire palestinien, dévasté par deux ans de guerre.
Plus de 250 personnes ont été enlevées le 7-Octobre et emmenées à Gaza, dont une quarantaine alors qu'elles étaient déjà mortes. La plupart des otages vivants ont été relâchés lors de trêves précédentes.
Depuis le début de la trêve en cours, le Hamas a libéré les 20 derniers otages survivants en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens et a rendu à ce jour 23 des 28 dépouilles d'otages encore dans Gaza: 20 Israéliens, un Népalais, un Tanzanien et un Thaïlandais.
- 89 identifications -
Le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, a indiqué samedi que sur les 300 corps de Palestiniens reçus en échange des 20 dépouilles d'Israéliens, seuls 89 avaient été identifiés à ce stade.
"Après un examen initial, il a été constaté [que les 15 corps reçus samedi] présentaient des blessures par balle, ainsi que des [signes] suggérant des blessures causées par [...] des explosions", a déclaré à l'AFP le Dr Ahmed Dhaïr, chef du comité du ministère chargé de la réception de ces dépouilles, alors que des infirmiers déplaçaient les corps dans de grands sacs mortuaires blancs à l'hôpital Nasser.
Samedi, le Bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a sommé une nouvelle fois le Hamas "de respecter ses engagements [...] et de [...] restituer [toutes les dépouilles encore retenues à Gaza pour servir d'otages] dans le cadre de la mise en oeuvre de l'accord" de cessez-le-feu.
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.
Depuis lors, plus de 69.169 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza par la campagne militaire israélienne de représailles, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé de Gaza.
Le ministère, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU, ne précise pas le nombre de combattants tués dans ce total.