Inflation : "Pas le moment" d'arrêter les hausses de taux, selon le chef économiste de la BCE information fournie par Boursorama avec Media Services 25/04/2023 à 14:01
En mars, les prix à la consommation dans la zone euro ont augmenté de 6,9 % sur un an, le taux le plus bas enregistré depuis un an.
Alors que l'inflation commence à ralentir dans la zone euro, l'économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE) a estimé mardi 25 avril que ce n'était "pas encore le moment" de mettre fin aux hausses de taux d'intérêt. La BCE a relevé ses taux de 350 points de base depuis juillet de l'année dernière dans le cadre d'une campagne sans précédent de resserrement monétaire visant à maîtriser la flambée des prix à la consommation.
La Banque centrale tiendra sa prochaine réunion le 4 mai et, compte tenu du ralentissement de l'inflation dans les 20 pays de la zone euro, tous les regards se tournent vers ses responsables pour savoir s'ils procéderont à un nouveau relèvement, et de quelle ampleur.
Les données actuelles "indiquent qu'il faudra augmenter de nouveau les taux d'intérêt" , a déclaré l'économiste en chef Philip Lane dans une interview au journal Le Monde publiée sur le site de la BCE. "Ce n'est pas encore le moment d'arrêter", a-t-il ajouté.
En mars, les prix à la consommation dans la zone euro ont augmenté de 6,9 % sur un an. Il s'agit du taux le plus bas enregistré depuis un an, et nettement en dessous du pic de 10,6 % atteint en octobre.
Objectif 2%
Philip Lane a déclaré que cette baisse "significative" était "bienvenue, car elle réduit la pression sur le coût de la vie". Néanmoins, il s'agit "avant tout" de s'assurer d' un retour à l'objectif d'inflation de la BCE de 2% "dans un délai raisonnable" , a-t-il déclaré.
Philip Lane a estimé que le resserrement monétaire lancé il y a un an faisait progressivement son effet : "(...) Pour les ménages, nous constatons une forte baisse de la demande de prêts immobiliers. Pour les entreprises, nous voyons une baisse significative des investissements".
"Tous ces impacts vont continuer à se diffuser dans l'économie progressivement, ce n'est pas fini", a-t-il ajouté.
Mardi, Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, a également laissé entendre que l'institution de Francfort n'hésiterait pas à procéder à de nouvelles augmentations de taux. "Il est clair que de nouvelles hausses de taux sont nécessaires , mais l'ampleur de ces hausses dépendra des données à venir", a-t-elle déclaré lundi dans une interview au site Politico.
En fonction de ces données, une hausse de 50 points de base en mai "n'est pas exclue", a-t-elle dit.