Indemnisation des arrêts maladie : coup de rabot en vue dans le public comme le privé
information fournie par Boursorama avec Media Services 20/02/2025 à 17:31

Le gouvernement a acté des baisses dans le budget de la Sécurité sociale, et doit le confirmer par décret dans les prochains jours.

(illustration) ( AFP / JULIE SEBADELHA )

Dans sa chasse aux économies, l'exécutif s'attaque aux arrêts de travail, dont le niveau d'indemnisation va diminuer.

Les premiers concernés seront les fonctionnaires, à partir du 1er mars. Selon le projet de gouvernement, ces derniers ne toucheront plus que 90% d'indemnisation pendant le premier trimestre, contre 100% jusqu'à présent. Les règles demeurent inchangées au-delà des trois premiers mois.

Les syndicats de la fonction publique et des représentants des employeurs territoriaux et hospitaliers ont manifesté leur opposition à ce projet de réduction de la rémunération des agents publics en arrêt maladie ordinaire. Le gouvernement justifie lui la mesure par une volonté de réduire "l'impact des absences pour raison de santé de courte durée sur le fonctionnement des services". Elle avait initialement été proposée par le gouvernement de Michel Barnier, avec d'autres mesures d'économies sur la fonction publique, notamment l'allongement du délai de carence des fonctionnaires de 1 à 3 jours, une proposition abandonnée depuis par le gouvernement de François Bayrou.

Hausses des cotisations en vue?

Du côté du secteur privé, dont les salariés sont indemnisés à la fois par la Sécu et leur employeur, les changements arriveront dès le 1er avril.

Dès le quatrième jour d'arrêt, l'Assurance maladie prend en charge la moitié de la rémunération quotidienne du travailleur en arrêt-maladie, dans la limite d'1,8 Smic. Selon le projet du gouvernement, ce plafond sera abaissé à 1,4 Smic, (soit 47,47 euros brut par jour).

Inquiet des conséquences sur les employeurs et autres organismes de prévoyance, chargés de compenser le manque, le Centre technique des institutions de prévoyance (Ctip) a dénoncé une mesure "100% irresponsable" , qui pourrait coûter 800 millions d’euros aux entreprises et aux salariés, par le biais de hausses de cotisations. Selon l'organisation, "plus d’un salarié sur deux –soit 13 millions de salariés– seraient concernés", avec un impact majoré sur les salariés plus jeunes et plus fragiles.

Le coût de ces indemnités avait explosé, s'élevant en 2024 à 17 milliards d'euros contre 8 milliards en 2017.