Incertitude politique : les investissements étrangers en France ont baissé en 2024, les États-Unis restent en première position information fournie par Boursorama avec Media Services 05/03/2025 à 14:57
Le ministre délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, a relativisé : le recul "est plus faible que chez nos voisins européens".
Les investissements étrangers en France ont reculé en 2024, plombés notamment par l'incertitude politique et budgétaire, a indiqué mercredi 5 mars Business France. Les États-Unis restent le premier investisseur étranger dans l'Hexagone.
Au total, le nombre de décisions d'investissement en France a reculé de 7% à 1.688 l'an dernier, un bilan déjà dévoilé mardi par le ministre délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, dans un entretien au journal Les Échos .
Les États-Unis occupent la première marche du podium avec 15% des projets (252 contre 305 en 2023). Ils sont suivis par l'Allemagne (232 contre 272, soit 14%) puis le Royaume-Uni (152 contre 173, 9%), a précisé l'agence qui aide les entreprises françaises à se développer à l'étranger. En tout, les projets proviennent de 62 pays, principalement européens (64%).
La Chambre de commerce américaine en France (AmCham) avait indiqué mardi que l'incertitude politique et budgétaire avait pesé sur le moral des investisseurs américains en 2024 : 51% estiment que la dissolution de l'Assemblée nationale en juin (51%) et la chute du gouvernement Barnier en décembre (78%) ont affecté négativement leurs investissements ou l'attractivité du pays.
Un recul plus marqué dans les autres pays européens
Conséquence de la baisse du nombre de projets, les emplois créés ou maintenus ont chuté de 36% à 37.787. Cette chute est "en grande partie due à un ajustement du marché de l'intérim, une des premières variables d’ajustement en période de ralentissement économique", a précisé Business France dans un communiqué. En revanche, les créations et maintiens d'emplois d'ingénierie et de recherche et développement ont augmenté de 9%.
Dans Les Échos , Laurent Saint-Martin a relativisé cette perte d'attractivité. Le recul du nombre de projets "est plus faible que chez nos voisins européens notamment . Cela nous maintient toujours largement au-dessus des niveaux pré-Covid", a-t-il affirmé.
Selon Business France, qui dévoilera le 1er avril l'intégralité de son bilan 2024, les projets concernent pour 48% des créations d'établissement, 41% des extensions de sites existants et 6% des reprises de sites français. Ils sont principalement effectués dans la production (28%), les points de vente (22%) et les centres de décision (18%), dans le commerce et la distribution, le conseil et les services aux entreprises, les prestations informatiques, l'énergie ou l'automobile.
Le projets en lien avec l'intelligence artificielle se sont chiffrés à 43, contre 25 en 2023. Un quart (28%) des projets viennent d'entreprises investissant pour la première fois en France.