Impôt sur la "fortune improductive" : taxer l'assurance vie serait une "grave erreur", alerte France Assureurs
information fournie par Boursorama avec Media Services 05/11/2025 à 14:48

La fédération fait valoir l'omniprésence de ce contrat chez les épargnants français, et qui pourrait entrer dans l'assiette d'un nouvel impôt sur la fortune improductive, issu de la transformation de l'IFI.

( AFP / FRED TANNEAU )

"C'est un contrat éminemment populaire!". La présidente de France Assureurs Florence Lustman mis en garde face au projet de taxer les contrats d'assurance vie, comme le propose le projet l'impôt sur la fortune immobilière (IFI) nouvelle formule voté vendredi 31 octobre au parlement, serait une "grave erreur" car c'est un contrat "éminemment populaire".

Une majorité de députés ont voté vendredi une transformation de l'impôt sur la fortune immobilière (IFI) en "impôt sur la fortune improductive", dont l'assiette inclurait notamment les produits d'assurance vie en fonds euros des épargnants les plus fortunés.

"Le grand vecteur d'épargne populaire"

La fédération des assureurs doit "expliquer pourquoi c'est une grave erreur, pourquoi est-ce que tout ça est assis sur une contre-vérité", a-t-elle déclaré lors d'un rendez-vous avec la presse, tout en précisant que la fédération n'a pas les informations pour chiffrer ce type de mesures. "Plus d'un Français sur deux a un contrat d'assurance vie, c'est un contrat éminemment populaire, plus de la moitié des contrats d'assurance vie ont un encours de moins de 10.000 euros", a-t-elle assuré.

"On a un agriculteur sur deux, on a un ouvrier sur trois qui détient un contrat d'assurance vie, donc c'est vraiment le grand vecteur d'épargne populaire. Qui répond aux besoins de nos concitoyens", argumente Mme Lustman Les épargnants peuvent choisir entre investir dans les fonds euros, garantis en capital, ou les unités de comptes (UC), plus risquées mais potentiellement plus rémunératrices. Et selon la présidente de France Assureurs, il n'y a pas une épargne plus improductive que l'autre.

Une "petite musique" contraire à la réalité

La répartition des investissements du fonds euro "n'est pas très différente de l'ensemble de l'assurance vie": le fonds euro, représente "1.700 milliards d'euros", sur les 2.084 milliards d'encours de l'Assurance vie et est investi "à 57% dans les entreprises et 30% dans les dettes souveraines", souligne Mme Lustman.

Début septembre, le directeur général de France Assureurs, Paul Esmein, avait déjà dénoncé la "petite musique qui monte depuis quelques jours selon laquelle l'assurance-vie serait un actif improductif". "Les chiffres le démentent, l'assurance-vie finance aux deux tiers les entreprises" avait-il ajouté. À fin juin 2025, 63% des encours de l'assurance vie étaient effectivement placés en titres d'entreprises. Les obligations souveraines représentaient 24% des placements, fonds euros et UC confondus.

"C'est aussi complètement faux de vouloir scinder l'euro des UC. Le contrat d'assurance vie, c'est un tout. Et dans ce tout, il y a une partie qui peut être très sécurisée, c'est la partie en euros, puis il y a une partie qui peut être plus ou moins sécurisée, ça dépend du type d'unité de compte qu'on va choisir. Et le produit d'épargne, c'est bien l'ensemble", a ajouté Mme Lustman.