Immigration et défense au programme de la deuxième journée de la visite d'État de Macron information fournie par Reuters 09/07/2025 à 14:43
Le Premier ministre britannique Keir Starmer accueille le président français Emmanuel Macron mercredi pour un déjeuner à Downing Street, au deuxième jour d'une visite d'État axée sur des sujets tels que la lutte contre l'immigration illégale et le soutien à l'Ukraine.
Lors de cette visite d'État, la première d'un dirigeant européen depuis la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE) en 2020 et la première d'un chef d'État français depuis 2008, Keir Starmer tentera notamment de convaincre Emmanuel Macron d'accepter un accord sur les demandeurs d'asile, alors que le dirigeant britannique a promis d'arrêter le flux de migrants traversant la Manche pour se rendre en Grande-Bretagne.
Le locataire de l'Élysée a déclaré mardi qu'il espérait des résultats tangibles cette semaine.
Selon le plan du Premier ministre britannique, la Grande-Bretagne accepterait d'accueillir un migrant présent en France et cherchant à rejoindre sa famille sur le territoire britannique et pourrait reconduire en échange un migrant vers l'Hexagone.
Depuis le début de l'année, plus de 21.000 migrants ont traversé la Manche soit une hausse de 48% sur un an, un record qui pourrait amener Paris à modifier les règles afin de permettre également aux forces de l'ordre d'intercepter les embarcations jusqu'à 300 mètres des côtes - là où le droit international de la mer interdit toute action une fois qu'un bateau est à l'eau.
Emmanuel Macron a également évoqué la nécessité de s'attaquer aux "facteurs d'attraction" de la migration, suggérant que tout accord sur les petits canots traversant la Manche exigerait de Londres qu'il rende plus difficile pour les migrants situation irrégulière de vivre et de travailler en Grande-Bretagne.
La France a par le passé rejeté un accord de retour pour les demandeurs d'asile, estimant que Londres devait négocier ce dossier avec l'ensemble de l'UE.
Les deux pays se sont également engagés à rester aux côtés de l'Ukraine, notamment avec la création d'une force de réassurance militaire pour soutenir le pays en cas de cessez-le-feu, tandis que la coopération en matière de commerce et de défense a été évoquée par le président français dans son discours mardi devant les membres du Parlement britannique.
La visite d'État est également l'occasion d'annonces pour les entreprises françaises : Engie a fait savoir mercredi qu'elle investirait 1,2 milliard d'euros dans le stockage de l'énergie en Grande-Bretagne, tandis qu'EDF va prendre une participation de 12,5% dans le projet de centrale nucléaire de Sizewell C, dans le sud-est de l'Angleterre.
(Reportage Sarah Young ; version française Diana Mandia, édité par Kate Entringer)