Hongrie-Le Parlement adopte une loi interdisant la Marche des fiertés
information fournie par Reuters 18/03/2025 à 17:40

Le Parlement hongrois a adopté mardi une loi interdisant la Marche des fiertés, une initiative qui, selon le parti ultra-conservateur du Premier ministre Viktor Orban, vise à protéger les enfants.

Le parti Fidesz, qui jouit d'une majorité parlementaire écrasante, a présenté lundi un projet de loi visant à interdire le grand rassemblement annuel de la communauté LGBTQ+, estimant qu'il pourrait être préjudiciable aux enfants, et l'a fait adopter mardi dans le cadre de la procédure accélérée.

Viktor Orban, qui est confronté à l'émergence d'un nouveau parti d'opposition avant les élections de 2026, a critiqué ces dernières semaines la communauté LGBTQ+ et a promis de sévir contre le financement étranger des médias indépendants et des ONG en Hongrie.

Ce vote a été fustigé par Gergely Karacsony, le maire libéral de Budapest, lieu de la Marche annuelle depuis trois décennies et les organisateurs de l'événement ont déclaré qu'ils prévoyaient d'organiser la parade cette année malgré l'interdiction.

Les députés du petit parti d'opposition Momentum ont allumé des fumigènes et dispersé des photos truquées de Viktor Orban et du président russe Vladimir Poutine s'embrassant dans la salle de réunion où se tenait le vote.

Viktor Orban, au pouvoir depuis 2010, prône une vision traditionnelle de la famille et a interdit en 2021 ce qu'il appelle la "promotion de l'homosexualité" auprès des mineurs, malgré les vives critiques des groupes de défense des droits de l'homme et de l'UE.

Le Parlement hongrois a également adopté mardi une résolution s'opposant à un éventuel emprunt européen commun pour la défense, conformément à la position défendue la semaine dernière par le Premier ministre.

Viktor Orban avait alors déclaré que la Hongrie devait participer à la politique européenne de défense et y contribuer financièrement, mais qu'elle ne soutiendrait pas un emprunt commun.

La Commission européenne a proposé au début du mois d'emprunter jusqu'à 150 milliards d'euros pour les prêter aux gouvernements de l'UE dans le cadre d'un plan de réarmement.

Pour être approuvée, cette proposition nécessite une majorité qualifiée, ou le soutien d'au moins 15 des 27 pays de l'UE, représentant au moins 65% de la population du bloc.

La Hongrie ne peut pas bloquer le plan à elle seule.

Les Vingt-Sept se pencheront jeudi et vendredi à nouveau sur le soutien à l'Ukraine et la défense du bloc lors d'un sommet prévu à Bruxelles.

(Reportage Krisztina Than et Anita Komuves, version française Diana Mandia, édité par Kate Entringer)