Hong Kong: 44 morts et des centaines de disparus dans un gigantesque incendie information fournie par AFP 26/11/2025 à 23:58
Un incendie dans un complexe résidentiel comprenant plusieurs tours d'habitation à Hong Kong a fait au moins 44 morts et des centaines de disparus, selon un dernier bilan des pompiers jeudi matin.
Les pompiers ne venaient pas à bout du brasier qui s'est emparé mercredi après-midi du complexe Wang Fuk Court, situé dans le quartier de Tai Po, dans le nord de Hong Kong. Ce complexe de huit tours, comprenant 2.000 logements, était en rénovation.
Un précédent bilan faisait état de 36 morts et 279 disparus, et plusieurs blessés graves.
Les autorités n'ont pas évoqué dans l'immédiat les causes possibles de l'incendie. La police locale a annoncé l'arrestation de trois hommes soupçonnés d'homicide involontaire, sans autre précision.
Attisé par le vent, le brasier s'est rapidement propagé d'une tour à l'autre. Les échafaudages de bambou qui entouraient les immeubles ont vraisemblablement pris feu en premier.
Sur place, un reporter de l'AFP a pu voir d'énormes flammes envelopper les immeubles, sur fonds de sinistres craquement - probablement le bambou en feu.
Un pompier de 37 ans, avec qui le contact avait été perdu durant une trentaine de minutes, a été retrouvé brûlé au visage et déclaré mort à son arrivée à l'hôpital, a indiqué le directeur des pompiers Andy Yeung.
- Lueurs oranges -
Le président chinois Xi Jinping a présenté ses condoléances aux victimes et a appelé à tout mettre en oeuvre pour minimiser les pertes humaines.
"Xi Jinping a exprimé ses condoléances pour les personnes décédées dans l'incendie majeur d'un domaine résidentiel dans le district de Tai Po, dans les Nouveaux Territoires, à Hong Kong, y compris le pompier décédé dans l'exercice de ses fonctions", a déclaré la chaîne d'Etat CCTV.
Le chef de l'exécutif de Kong Kong, John Lee, s'est dit "profondément attristé" par l'incident et a assuré que tous les services gouvernementaux apportaient leur aide aux résidents touchés par l'incendie. Il a promis une enquête sur les causes de l'incendie.
"C'est déchirant. On se demande avec inquiétude s'il y a des gens bloqués à l'intérieur", a soupiré So, un habitant de Tai Po âgé de 57 ans, près du lieu du sinistre.
Un habitant du quartier depuis plus de quarante ans, M. Yuen, 65 ans, a dit que nombre de ses voisins étaient âgés et à mobilité réduite.
"Les fenêtres étaient fermées pour cause de travaux. Certaines personnes ignoraient qu'il y avait un l'incendie et ont dû être prévenues par téléphone par leurs voisins", a-t-il raconté à l'AFP.
Plus de 900 personnes ont été accueillies dans des abris provisoires, où des volontaires apportaient soutien moral et couvertures. Des gens y sont arrivés toute la nuit pour signaler la disparition de membres de leur famille, avec lesquels ils ont perdu contact. Certains étaient assis, hébétés, fixant avec des yeux rougis les écrans de leurs téléphones portables, espérant des nouvelles de leurs proches.
Des policiers sur place ont indiqué à l'AFP ne pas savoir si des gens étaient toujours à l'intérieur, ajoutant que "les pompiers ne peuvent pas entrer" dans les immeubles en feu.
Les pompiers ont continué toute la nuit à lutter contre l'incendie qui ne montre aucun signe d'affaiblissement, des flammes visibles à l'intérieur des bâtiments projetant d'effrayantes lueurs oranges.
"La température sur les lieux est très élevée et il y a des étages où nous n'avons pas pu atteindre les personnes qui ont demandé de l'aide, mais nous allons continuer d'essayer", a assuré Derek Armstrong Chan, directeur adjoint du service de lutte anti-incendies.
Les autorités ont fermé certaines sections d'une autoroute voisine.
Le mois dernier, l'incendie de l'échafaudage d'un immeuble du quartier central des affaires de Hong Kong avait fait quatre blessés.
Hong Kong abrite des immeubles d'habitation parmi les plus hauts et les plus densément peuplés du monde.
Les incendies ont longtemps été un fléau à Hong Kong, particulièrement dans les quartiers pauvres. Mais le renforcement des mesures de sécurité ces dernières décennies ont toutefois permis de les rendre plus rares.