Grenoble : la taxe foncière s'envole de 25%, trois adjoints au maire évincés pour avoir exprimé leur "malaise" information fournie par Boursorama avec Media Services 16/05/2023 à 11:40
Selon Maxence Alloto, l'un des trois adjoints sanctionnés, le maire Eric Piolle "ne supporte pas la contradiction". "C’est ça surtout qui nous attriste parce que la gauche ce n'est pas ça", ajoute t-il.
Trois adjoints au maire écologiste Eric Piolle se sont vus privés de leurs délégations en conseil municipal lundi 15 mai, deux mois après avoir exprimé publiquement leurs réserves suite au vote d'une hausse de la taxe foncière.
Au total, sept élus quittent la majorité d'Eric Piolle et vont créer un nouveau groupe baptisé Grenoble Démocratie Ecologie Solidarité (GDES). Anouche Agobian, Maxence Alloto et Hakim Sabri se sont tous trois vus privés de leurs délégations lors d'un vote tendu en conseil municipal lundi soir. Ils ont été aussitôt remplacés par deux nouveaux adjoints et par un conseiller municipal délégué.
Cette rupture intervient après le vote, le 13 mars, du budget 2023 de la ville qui prévoit une hausse contestée de +25% du taux de la taxe foncière afin de lever 44 millions d’euros pour financer un "bouclier de justice sociale et climatique".
Les sept élus avaient fait part de leur "malaise" au sujet de cette hausse mais avaient voté in fine le budget 2023 "en accord avec les principes fondateurs d’une appartenance à un groupe majoritaire".
Sans s'étendre sur le conflit, Eric Piolle a reconnu lundi un "désaccord" entre les sept et la majorité au sujet des "moyens nécessaires pour amplifier les transitions annoncées" prévues dans son programme.
"Violence symbolique incroyable"
L'un des trois adjoints sanctionnés, Maxence Alloto, a fait part de sa "déception" après le vote formalisant leur exclusion. Eric Piolle "ne supporte pas la contradiction, c’est ça surtout qui nous attriste parce que la gauche ce n’est pas ça", a-t-il estimé.
"La hausse de 25% ne faisait pas partie de nos engagements et donc dès lors nous avons souhaité porter le débat sur cette question", a souligné de son côté le conseiller municipal Pascal Clouaire, qui fait également partie des sept.
L'exclusion des trois adjoints qui en a résulté est à ses yeux "une mesure disproportionnée, d’une violence symbolique incroyable" et en "contradiction totale entre la mesure et le discours qui est porté". Les élus concernés ont annoncé une série de recours pour "excès de pouvoir".