"Giga-usines d'IA", priorité à l'industrie et la science : l'UE mobilise un milliard d'euros pour rattraper son retard face à Pékin et Washington information fournie par Boursorama avec Media Services 08/10/2025 à 12:00
Après avoir présenté en avril dernier un plan pour développer les capacités du Vieux continent en matière d'infrastructures (datacenters, calculateurs, etc...) , Bruxelles s'attaque au sujet du déploiement de l'IA au sein du tissu économique européen. Sont visés en priorité certains secteurs-clés, dont la médecine, la robotique ou encore la défense.
Stratégie "Apply AI". Au-delà du chantier crucial des infrastructures d'intelligence artificielle, l'Union européenne a présenté mercredi 8 octobre un nouveau chapitre de son plan visant à "appliquer l'IA" concrètement dans les entreprises européennes. Bruxelles part du constat d'une utilisation encore sporadique de la technologie, très variable d'un pays à l'autre. "L'an dernier, seulement 13% des entreprises européennes utilisaient l'IA, avec de fortes disparités selon les Etats membres", alors même qu'elle peut leur offrir "d'énormes gains de productivité", a expliqué la commissaire chargée de la Souveraineté technologique, Henna Virkkunen, lors d'une conférence de presse au Parlement européen.
La Commission européenne, qui veut porter ce taux à 75% d'ici 2030, a déjà lancé de multiples initiatives pour combler ce retard, notamment en favorisant la création de "giga-usines d'IA" et de centres de données en Europe, et via l'adoption d'un règlement sur l'IA qui doit entrer en vigueur l'an prochain.
"Que l'avenir de l'IA s'écrive en Europe"
Les instances veulent mettre les bouchées doubles pour rattraper son retard sur les Etats-Unis et la Chine, avec deux plans stratégiques. La Commission européenne souhaite décliner ses efforts via des actions ciblées, en commençant par les industries et la science : de la médecine à la robotique en passant par l'énergie, la défense ou l'automobile, elle va encourager les entreprises et organisations à placer l'IA en tête de leurs préoccupations.
Pour ce faire, l'UE va mobiliser autour d'un milliard d'euros, notamment via son programme phare de soutien à la recherche Horizon Europe. Cela permettra de financer des mesures concrètes comme un réseau de détection avancée des cancers, le développement de modèles d'IA spécialisés, ou le déploiement de technologies de conduite autonome, a précisé Henna Virkkunen. D'autres plans ciblant des activités dans les services comme la finance, le tourisme et le commerce en ligne pourraient suivre. "Je veux que l'avenir de l'IA s'écrive en Europe. Son adoption doit être très large, et avec ces stratégies, nous voulons accélérer ce processus", a résumé la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, citée dans un communiqué.