Gérard Miller pourrait être mis en examen pour des viols et agressions sexuelles sur sept femmes information fournie par AFP 02/10/2025 à 13:49
Plus d'un an et demi après les premiers témoignages le visant, le psychanalyste Gérard Miller est présenté jeudi à des juges d'instruction parisiens afin d'être mis en examen pour des viols et agressions sexuelles sur sept femmes entre 2000 et 2020, dont quatre viols sur mineures.
Entamée mardi, la garde à vue de Gérard Miller, qui a initialement contesté les faits, s'est achevée jeudi matin, a indiqué le parquet de Paris à l'AFP.
Le ministère public a ouvert une information judiciaire et le psychanalyste âgé de 77 ans va être présenté aux juges d'instruction avec des réquisitions de mise en examen. Il n'a pas été précisé si la détention provisoire était également sollicitée.
Les faits visés sont des viols sur quatre mineures de plus de 15 ans, entre 2000 et 2004, ainsi qu'un viol et une agression sexuelle sur une femme majeure en 2019.
M. Miller est également visé par des réquisitions de mise en examen pour des faits d'agression sexuelle sur une mineure de 14 ans en 2001 et d'agression sexuelle sur une femme majeure en 2020.
Soit au total sept victimes, si les juges d'instruction suivent les réquisitions.
- Séances d'hypnose -
C'est le magazine Elle qui avait révélé en premier les accusations visant M. Miller, en janvier 2024.
Parmi celles-ci, une femme, identifiée sous le prénom de Mathilde, affirmait avoir été violée lors d'une séance d'hypnose en 2004, alors qu'elle avait 19 ans.
"Je ne peux plus bouger. Je suis une poupée qu'on déshabille et à qui l'on peut faire ce que l'on veut", avait-elle témoigné.
Cette femme avait déposé plainte en février 2024.
Le parquet de Paris a rappelé avoir reçu une première plainte le 6 février 2024, pour des faits commis en 1995, et avoir confié son enquête à la Brigade de protection des mineurs (BPM).
"A la suite de cette première plainte, une vingtaine de femmes ont apporté leur récit à la justice, relatant des scènes à caractère sexuel après une séance d'hypnose, ou une soirée alcoolisée, ou sous prétexte de rendez-vous dans un cadre professionnel", souligne le ministère public.
"Elles étaient âgées de 14 à 25 ans au moment des faits décrits", selon le parquet, d'après qui "certains de ces faits, qui auraient été susceptibles de qualification pénale, sont apparus prescrits".
Selon Elle et Mediapart, plusieurs dizaines d'autres femmes se sont déclarées victimes de M. Miller, pour des faits allant du comportement déplacé aux violences sexuelles.
- "Aucune infraction" -
Fin janvier 2024, le psychanalyste avait d'abord contesté les premiers témoignages sur X.
"Avec toutes les femmes, j'ai la conviction de n'avoir contraint personne, prenant au pied de la lettre tout embarras, tout refus et ce, tout particulièrement quand je m'engageais sur le chemin de la séduction", avait-il soutenu.
Il réfutait également avoir pratiqué l'hypnose à son cabinet ou à son domicile, mais toujours en public.
Au moment de l'ouverture de l'enquête préliminaire, il avait indiqué à l'AFP être "certain de n'avoir commis aucune infraction" et se disait "prêt à répondre sur chacun des faits reprochés", affirmant alors "réserver (sa) parole à l'institution judiciaire".
Gérard Miller est un psychanalyste médiatique, chroniqueur à la radio et la télévision depuis les années 1990/2000, notamment chez Laurent Ruquier et Michel Drucker, soutien de Jean-Luc Mélenchon depuis 2012.
Les premières accusations contre le psy ont éclaté après qu'a resurgi un documentaire qu'il avait réalisé en 2011 sur le réalisateur Benoît Jacquot, ciblé par les dénonciations de l'actrice Judith Godrèche pour des faits prescrits, puis mis en examen à l'été 2024 pour viol sur deux autres actrices, Julia Roy et Isild Le Besco.
Benoît Jacquot lui confiait alors que "le cinéma était une sorte de couverture" pour des relations avec des mineures.