Georgika Kobann, de la fosse aux projecteurs
information fournie par Le Point 29/01/2016 à 06:12

8 h 22. Gare du Mans. Georgika Kobann, 73 ans, nous attend. La pluie a cessé de tomber mais un chapeau de daim beige est toujours vissé sur le crâne de l'ancien dompteur de fauves. "Si je n'ai pas mon chapeau, je suis à poil !" clame-t-il avec un accent chantant. Sa moustache est fraichement taillée et il n'a pas lésiné sur le parfum. En guise de bienvenue, l'artiste nous tend une main vigoureuse avant de nous conduire, en voiture, dans son antre iconoclaste.

Né dans l'Algérie des années quarante, cet homme haut en couleur n'a pas eu une vie de tout repos. Avant de créer l'un des plus grands cirques d'Europe, il a connu les guerres et les galères. À 22 ans, chassé de sa terre natale, il arrive en France, son pays d'origine, qu'il découvre pour la première fois. L'installation n'est pas facile. Sa famille s'établit dans le Var mais lui, insaisissable depuis toujours, préfère faire cavalier seul.

Un rêve d'enfant

Il dégote un poste de garçon de cage dans un petit cirque itinérant. Et s'il se retrouve à soigner des fauves, ce n'est pas un hasard. Comme si les souvenirs dataient d'hier, il raconte que c'est à l'âge de quatre ans qu'il est témoin d'un spectacle qui le marquera au fer rouge : "Un dompteur indien, qu'on disait hindou à l'époque, portait une panthère autour du cou. Quand j'ai vu ce numéro, j'ai su que j'allais en...