GB-La Chambre des communes adopte une proposition de loi sur l'aide à mourir information fournie par Reuters 20/06/2025 à 17:11
LONDRES, 20 juin - Une proposition de loi britannique sur l’aide à mourir pour certains malades en phase terminale a franchi vendredi une étape décisive à la Chambre des communes, où elle a été adoptée par 314 voix contre 291.
La loi "Terminally Ill Adults (End of Life)" ("Adultes en phase terminale") donnerait aux adultes capables d'exprimer un choix en toute conscience, résidant en Angleterre et au Pays de Galles, et à qui il reste six mois ou moins à vivre, le droit de choisir de mettre fin à leurs jours avec une assistance médicale.
La proposition de loi va être transmise maintenant à la chambre des Lords, où elle sera examinée pendant plusieurs mois. Bien qu'il puisse y avoir des amendements, les Lords, non élus, n'ont guère pour habitude de s'opposer à une législation adoptée par les membres élus des Communes.
Avec ce texte, le Royaume-Uni rejoindrait des pays comme le Canada, l’Australie ou encore certains États américains qui autorisent déjà l’aide à mourir.
Le gouvernement travailliste du Premier ministre Keir Starmer n'a donné aucune consigne sur la proposition portée par l'élue du Labour Kim Leadbeater, laissant les députés voter en conscience.
Keir Starmer a voté en faveur de la législation.
Des centaines de personnes s'étaient rassemblées devant le Parlement pour attendre l'issue du vote. Lors de l’annonce du résultat, les partisans du texte se sont étreints et ont applaudi. Les opposants, eux, sont restés silencieux.
Les sondages montrent qu’une majorité de Britanniques soutient l’aide à mourir. Le vote de vendredi est intervenu après des heures de débats empreints d’émotion et de récits personnels dans l'enceinte du Parlement, après l'adoption préalable du texte en novembre, qui a ouvert la voie à son examen.
Les partisans de cette mesure affirment qu'elle apportera dignité et compassion aux personnes en souffrance, tandis que les opposants redoutent des pressions sociales ou familiales sur les plus vulnérables.
Ce vote intervient dix ans après le dernier rejet par le Parlement d’un projet de loi sur l’aide à mourir. Le vote de vendredi témoigne d'un soutien réduit par rapport à celui de novembre, quand le texte avait été approuvé par 330 voix contre 275.
Dans le projet initial, une mort assistée aurait nécessité l'approbation d'un tribunal. Cette disposition a été remplacée par l'obligation de recueillir l'avis d'un comité composé d'un travailleur social, d'un juriste chevronné et d'un psychiatre, ce qui est considéré par certains comme un assouplissement.
"Care Not Killing", un groupe opposé à la réforme, a publié un communiqué qualifiant le projet de loi de "profondément défectueux et dangereux", affirmant que ses garanties avaient été affaiblies depuis novembre.
Selon la députée travailliste à l'origine du projet de loi, Kim Leadbeater, la législation offre toujours certaines des protections les plus solides au monde contre la coercition des personnes vulnérables.
(Reportage Sarah Young et Andrew MacAskill, version française Elena Smirnova, édité par Jean-Stéphane Brosse)