Gaza-USA et Israël discutent d'une possible administration dirigée par Washington-sources
information fournie par Reuters 07/05/2025 à 17:07

par Alexander Cornwell

Les États-Unis et Israël ont discuté de la possibilité que Washington dirige une administration temporaire de la bande de Gaza après la fin du conflit dans l'enclave palestinienne, ont rapporté cinq personnes proches du dossier.

Des consultations de "haut niveau" ont porté sur un gouvernement de transition dirigé par un responsable américain qui superviserait la bande de Gaza jusqu'à ce qu'elle soit démilitarisée et qu'une administration palestinienne viable ait vu le jour, ont ajouté les sources.

Selon les discussions, toujours à un stade préliminaire, une telle administration dirigée par les États-Unis n'aurait pas de durée fixe, celle-ci dépendant de la situation sur le terrain, ont indiqué les cinq sources.

Ces sources, qui s'expriment sous couvert d'anonymat, comparent la proposition à l'Autorité provisoire de la coalition mise en place par Washington en 2003 en Irak, peu après l'invasion du pays par les États-Unis qui a renversé le régime de Saddam Hussein.

Cette autorité a été perçue par de nombreux Irakiens comme une force d'occupation. Elle a transféré le pouvoir en 2004 à un gouvernement intérimaire irakien, après avoir échoué à contenir une insurrection croissante.

D'autres pays seront invités à participer à l'autorité dirigée par les États-Unis dans la bande de Gaza, ont indiqué les sources, sans préciser lesquels.

L'administration américaine de l'enclave palestinienne s'appuierait sur des technocrates palestiniens mais exclurait le groupe islamiste Hamas, qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007, ainsi que l'Autorité palestinienne, qui contrôle en principe la Cisjordanie.

Contacté par Reuters, un porte-parole du département d'État n'a pas commenté la question de savoir s'il y avait eu des discussions avec Israël au sujet d'une autorité provisoire dirigée par les États-Unis pour la bande de Gaza, indiquant ne pas pouvoir parler des négociations en cours.

"Nous voulons la paix et la libération immédiate des otages", a déclaré le porte-parole. "Les piliers de notre approche demeurent résolus : soutien à Israël, soutien à la paix".

Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n'a pas souhaité faire de commentaires.

Ismaïl al Thaouabta, le directeur du bureau de presse du gouvernement gazaoui dirigé par le Hamas, a rejeté l'idée d'une administration dirigée par les États-Unis ou tout autre gouvernement étranger et affirmé que le peuple palestinien devait choisir ses propres dirigeants.

L'Autorité palestinienne n'a pas répondu à une demande de commentaire.

Une autorité provisoire dirigée par les États-Unis dans la bande de Gaza constituerait la plus grande intervention des Etats-Unis au Moyen-Orient depuis l'invasion de l'Irak.

Une telle initiative comporterait des risques importants, notamment si Washington était perçu comme une puissance occupante de l'enclave palestinienne, ont prévenu deux des sources.

Les Émirats arabes unis, qui ont établi des relations diplomatiques avec Israël en 2020, ont proposé aux États-Unis et à Israël qu'une coalition internationale supervise la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre.

Abou Dhabi a conditionné sa participation à l'inclusion de l'Autorité palestinienne et à une voie crédible vers la création d'un État palestinien.

Le ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis n'a pas répondu à la question de savoir s'il soutiendrait une administration dirigée par les États-Unis qui n'inclurait pas l'Autorité palestinienne.

(Avec la contribution de Daphne Psaledakis et Steve Holland à Washington, version française Blandine Hénault, édité par Kate Entringer)