Gaza-Netanyahu annonce des "négociations immédiates" pour mettre fin à la guerre
information fournie par Reuters 21/08/2025 à 22:46

(Actualisé avec détails, contexte, témoignages)

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré jeudi avoir ordonné des "négociations immédiates" pour obtenir la libération de tous les otages détenus à Gaza et mettre fin à la guerre dans des conditions acceptables pour Israël.

S'adressant à des soldats près de la frontière entre Israël et Gaza, Benjamin Netanyahu a affirmé qu'il allait rencontrer des responsables militaires pour approuver les plans visant à s'emparer de la ville de Gaza et vaincre le Hamas.

Israël enverra des négociateurs une fois le lieu des discussions fixé, a déclaré un responsable israélien.

"Dans le même temps, j'ai donné des instructions pour entamer des négociations immédiates en vue de la libération de tous nos otages et de la fin de la guerre dans des conditions acceptables pour Israël", a ajouté Benjamin Netanyahu.

"Nous sommes dans la phase de prise de décision", a-t-il encore dit.

Le Hamas a accepté lundi une proposition avancée par les médiateurs arabes d'un cessez-le-feu de 60 jours, durant lequel seraient libérés des otages enlevés lors de l'attaque du 7-Octobre et des prisonniers palestiniens détenus en Israël.

Le gouvernement israélien a déclaré par la suite qu'il examinait cette proposition de cessez-le-feu, perspective rejetée par la frange nationaliste et religieuse de la coalition soutenant Benjamin Netanyahu.

L'armée israélienne maintient sa pression sur la ville de Gaza jeudi, après avoir annoncé la veille avoir entamé les opérations préliminaires en vue de sa prise de contrôle et annoncé le rappel de 60.000 réservistes en vue de cette offensive.

La plupart de ces réservistes ne devraient pas être impliqués dans des combats dans la ville de Gaza, l'offensive prévue devant essentiellement mobiliser des soldats d'active.

"MOURIR CHEZ NOUS OU PARTIR ET MOURIR AILLEURS"

Signe du désespoir croissant face aux conditions de vie dans la ville de Gaza, des habitants ont participé jeudi à une rare manifestation pour dénoncer "les meurtres, la faim et l'oppression" et appeler à sauver Gaza.

"C'est un message clair : s'en est fini des paroles et le temps est venu d'agir pour arrêter les opérations militaires, pour arrêter le génocide contre notre peuple et pour arrêter les massacres qui ont lieu quotidiennement", a déclaré le journaliste palestinien Tawfik Abou Jarad lors de la manifestation.

Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré qu'au moins 70 personnes avaient été tuées par des tirs israéliens dans l'enclave au cours des dernières 24 heures, dont huit personnes dans une maison de Sabra, un quartier de l'ouest de la ville de Gaza.

Selon un communiqué du mouvement palestinien Fatah, les personnes tuées à Sabra sont un dirigeant et ancien combattant du Fatah, ainsi que sept membres de sa famille. L'armée israélienne n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.

Des milliers de Palestiniens ont quitté la ville de Gaza ces dix derniers jours alors que les chars israéliens s'en rapprochent.

"Nous sommes confrontés à une situation extrêmement difficile : mourir chez nous ou partir et mourir ailleurs. Tant que la guerre continue, notre survie est incertaine", a déclaré Rabah Abou Elias, 67 ans, père de sept enfants.

"Aux informations, on parle d'une possible trêve, mais sur le terrain, on n'entend que des explosions et on voit des morts. Quitter Gaza ou non n'est pas une décision facile à prendre", a-t-il ajouté à Reuters par téléphone.

Jeudi, le porte-parole de l'armée israélienne Avichay Adraee a écrit sur le réseau social X que l'armée a commencé à "passer des appels d'avertissement préliminaires aux autorités médicales et aux organisations internationales dans le nord de la bande de Gaza.

L'objectif, a-t-il ajouté, est de "préparer à évacuer les habitants de la ville de Gaza vers le sud afin de les protéger".

(Rédigé par Nidal al-Mughrabi au Caire, Maayan Lubell et Lili Bayer à Jérusalem, avec Ebrahim Hajjaj à Gaza et Howard Goller, version française Kate Entringer)