Gaza-Le Hamas n'a pas accepté le projet américain de cessez-le-feu, dit Witkoff information fournie par Reuters 26/05/2025 à 19:04
(Bien lire "proche du Hamas" paragraphe 1 et non "membre du Hamas")
Le Hamas n'a pas accepté la proposition de cessez-le-feu américaine pour la bande de Gaza, a dit lundi l'émissaire américain Steve Witkoff, réfutant la déclaration d'un responsable palestinien proche du Hamas.
Le responsable affirmé que le Hamas avait accepté une proposition américaine comprenant la libération de dix otages israéliens vivants détenus par le Hamas, en deux groupes, en contrepartie d'un cessez-le-feu de 70 jours et d'un retrait partiel de la bande de Gaza".
La proposition prévoit aussi la libération d'un certain nombre de prisonniers palestiniens par Israël, y compris des centaines de personnes purgeant de longues peines de prison, a-t-il ajouté.
L'émissaire américain a cependant déclaré à Reuters que les termes de l'accord mentionnés par le responsable palestinien ne sont pas ceux présentés dans son accord, dénonçant des propos "totalements inacceptables".
Un responsable de l'Etat hébreu, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a également rejeté la proposition de cessez-le-feu du Hamas, affirmant qu'aucun gouvernement responsable ne pourrait accepter un tel accord et rejetant l'affirmation selon laquelle le projet correspondrait à celui de Steve Witkoff.
Israël a par ailleurs poursuivi ses frappes dans la bande de Gaza lundi, tuant au moins 45 personnes, selon les autorités sanitaires locales.
Dans la ville de Gaza, 30 Palestiniens, dont des femmes et des enfants déplacés qui cherchaient refuge dans une école de la ville, ont été tués lors d'une frappe aérienne. Des images largement diffusées sur les réseaux sociaux montrent des corps gravement brûlés extraits des décombres.
L'armée israélienne a confirmé avoir pris l'école pour cible, ajoutant - sans fournir de preuves - que le bâtiment était utilisé comme par des combattants du Hamas et du Djihad islamique pour planifier et organiser des attaques.
Selon les médecins, une autre frappe sur une maison à Djabalia, a proximité de la ville de Gaza, a tué au moins 15 autres personnes.
DÉMISSION
Le chancelier allemand Friedrich Merz a déclaré à la chaîne de télévision WDR qu'il prévoyait de s'entretenir cette semaine avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour lui dire "de ne pas aller trop loin", même si, pour des "raisons historiques", l'Allemagne serait toujours plus prudente dans ses critiques que certains de ses partenaires européens.
"Porter atteinte à ce point à la population civile, comme cela a été de plus en plus souvent le cas ces derniers jours, ne peut plus se justifier par une lutte contre le terrorisme du Hamas", a-t-il dit.
Israël a intensifié ses bombardements et ses opérations militaires terrestres à travers la bande de Gaza depuis début mai.
Après environ trois mois de blocus, les autorités israéliennes ont autorisé la semaine dernière l'entrée d'une aide très limitée dans l'enclave. Mais les quelques centaines de camions autorisés n'ont acheminé qu'une infime partie de la nourriture dont la population de 2 millions d'habitants de Gaza aurait besoin.
Jake Wood, directeur exécutif depuis deux mois de la Fondation humanitaire pour Gaza - soutenue par les États-Unis -, a par ailleurs annoncé avoir démissionné car l'organisation ne peut pas selon lui adhérer "aux principes humanitaires d'humanité, de neutralité, d'impartialité et d'indépendance".
Ce départ survenu dimanche souligne la confusion qui règne autour de cette fondation, boycottée par les Nations unies et les groupes humanitaires qui fournissaient de l'aide à Gaza avant qu'Israël n'impose son blocus total, en mars.
Ces groupes estiment que le nouveau système envisagé portera atteinte au principe selon lequel l'aide doit être supervisée par une partie neutre.
Israël, qui a lancé un projet similaire au début de l'année, affirme qu'il ne participera pas à la distribution de l'aide, mais a approuvé le plan et compte en assurer la sécurité.
RECONNAISSANCE FACIALE ET BIOMÉTRIE
La Fondation humanitaire de Gaza, qui ferait appel à des sous-traitants privés travaillant sous l'égide d'un vaste dispositif de sécurité israélien, a déclaré qu'elle commencerait ses livraisons lundi, avec pour objectif de fournir de l'aide à un million de Palestiniens d'ici à la fin de la semaine.
"Nous prévoyons d'augmenter rapidement les livraisons pour desservir l'ensemble de la population dans les semaines à venir", a-t-elle ajouté dans un communiqué.
La nouvelle opération s'appuiera sur quatre grands centres de distribution dans le sud de la bande de Gaza, qui vérifieront que les familles ne sont pas impliquées dans les activités du Hamas en utilisant éventuellement la reconnaissance faciale ou des technologies de biométrie, selon les responsables de l'aide.
Mais de nombreux détails sur le fonctionnement de l'opération restent à préciser et on ignore si les groupes d'aide ayant refusé de coopérer avec la fondation seront toujours en mesure d'acheminer de l'aide par camions.
Israël a déclenché son offensive dans l'enclave après l'attaque du 7 octobre 2023 du Hamas qui avait fait environ 1.200 morts. Selon les autorités palestiniennes, l'assaut de Tsahal a fait plus de 53.000 morts, presque entièrement détruit Gaza et poussé la quasi-totalité de ses deux millions d'habitants à fuir leur foyer.
Benjamin Netanyahu, a déclaré la semaine dernière qu'Israël entendait contrôler l'ensemble de l'enclave palestinienne.
(Nidal Al Mughrabi, rédigé par Menna Alaa El-Din, Yomna Ehab, James Mackenzie et Tom Perry ; version française Camille Raynaud, Claude Chendjou et Benjamin Mallet, édité par Kate Entringer)