Gaza: Le Hamas évalue le plan Trump, Israël continue son offensive sur la ville de Gaza
information fournie par Reuters 01/10/2025 à 13:35

Les conséquences des frappes israéliennes sur une école de l'ONU transformée en abri à Gaza

par Nidal al-Mughrabi

Le Hamas continue d'examiner mercredi le plan du président américain Donald Trump pour mettre fin à la guerre à Gaza, a déclaré une source proche du groupe islamiste, tandis que d'autres factions palestiniennes l'ont déjà rejeté et qu'Israël continue de pilonner la ville de Gaza.

Mardi, Donald Trump a donné au Hamas "trois ou quatre jours" pour répondre à sa proposition de résolution du conflit qui ravage l'enclave palestinienne depuis près de deux ans, présentée cette semaine et soutenue par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Accepter le plan est un désastre, le rejeter en est un autre, il n'y a que des choix amers ici, mais le plan est un plan de Netanyahu articulé par Trump", a confié à Reuters un responsable palestinien au fait des délibérations du Hamas avec d'autres factions palestiniennes.

"Le Hamas veut mettre fin à la guerre et au génocide et il répondra de la manière qui servira les intérêts supérieurs du peuple palestinien", a-t-il déclaré, sans donner plus de détails.

L'armée israélienne a entre-temps continué ses bombardements sur la ville de Gaza et a émis de nouveaux ordres d'évacuation vers le sud de l'enclave palestinienne, précisant que les Gazaouis ne seront plus autorisés à retourner dans le nord de l'enclave.

17 MORTS, LA ROUTE CÔTIÈRE FERMÉE EN DIRECTION DU NORD

Les avions et chars israéliens ont pilonné des quartiers résidentiels de la ville de Gaza tout au long de la nuit de mardi à marcredi, selon des habitants.

Les autorités sanitaires locales ont déclaré qu'au moins 17 personnes avaient été tuées mercredi, la plupart d'entre elles dans la ville de Gaza.

Une frappe dans le nord-ouest de la ville de Gaza a tué sept personnes. Six autres personnes, réfugiées dans une école dans une autre partie de la ville, ont également été tuées, selon les médecins.

L'armée israélienne a déclaré qu'à partir de mercredi, les Palestiniens de la bande de Gaza ne seraient plus autorisés à emprunter la route côtière en direction du nord. Cette route restera toutefois ouverte aux personnes fuyant vers le sud.

Ces dernières semaines, peu de personnes se sont déplacées du sud vers le nord de la bande de Gaza, Tsahal ayant intensifié son siège sur la ville de Gaza.

La décision prise par l'armée israélienne de fermer la route côtière mettra ainsi la pression sur les habitants qui n'ont pas encore quitté la ville de Gaza. Cette fermeture empêchera également des centaines de milliers de Gazaouis déplacés de retourner chez eux, dans la partie nord de l'enclave.

Le transport de marchandises du sud vers le nord sera par ailleurs entravé, ce qui pourrait aggraver les pénuries alimentaires dans la ville de Gaza.

L'armée israélienne avait pris des mesures similaires au cours des premiers mois de la guerre, séparant complètement le nord et le sud de Gaza. Tsahal avait assoupli ces mesures en janvier lors d'un cessez-le-feu temporaire.

LE HAMAS SOUS PRESSION, CERTAINS ALLIÉS ONT DÉJÀ REJETÉ LE PLAN

Le Hamas n'a pas encore publiquement commenté le plan de Donald Trump, qui exige que le groupe palestinien libère les otages restants, rende ses armes et n'exerce plus aucune autorité sur la bande de Gaza.

Le plan prévoit également qu'Israël fasse peu de concessions à court terme et ne trace pas de voie claire vers un État palestinien, une revendication du Hamas, soutenue par le monde arabe et musulman.

Selon la proposition, Israël finira par se retirer de la bande de Gaza, bien qu'aucun calendrier ne soit fixé.

Le Hamas exige depuis longtemps qu'Israël se retire totalement de Gaza pour que la guerre prenne fin.

Trois factions palestiniennes à Gaza ont déjà rejeté le plan, dont deux sont des alliés du Hamas. Selon elles, un tel plan détruirait la "cause palestinienne" et conférerait au contrôle d'Israël sur Gaza une légitimité internationale.

De nombreux dirigeants mondiaux ont publiquement soutenu le plan de Donald Trump.

Une source proche du Hamas a déclaré mardi à Reuters que le plan était trop axé sur les intérêts d'Israël et ne tenait pas suffisamment compte des demandes du groupe.

De nombreux éléments du plan, qui comporte 20 points, ont par ailleurs déjà été inclus dans de nombreuses propositions de cessez-le-feu précédemment soutenues par les États-Unis.

(Rédigé par Nidal al-Mughrabi, version française Etienne Breban, édité par Kate Entringer)