Gaza-Le cessez-le-feu tient, des libérations attendues lundi
information fournie par Reuters 12/10/2025 à 15:47

(Actualisé avec porte-parole du gouvernement israélien, communiqué du Hamas)

par Nidal al-Mughrabi, Steven Scheer et Alexander Cornwell

Le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas tenait pour un troisième jour consécutif dimanche, à la veille de la libération attendue d'otages israéliens et de prisonniers palestiniens, et d'un discours du président américain Donald Trump devant le Parlement israélien.

Des milliers de Palestiniens ont poursuivi leur retour vers Gaza-ville, épicentre des bombardements israéliens au cours des deux derniers mois, dans l'espoir que la trêve marque la fin du conflit.

"Il y a beaucoup de joie parmi les gens", a déclaré Abdou Abu Seada, tout en soulignant que cette joie restait teintée d'épuisement après deux années de guerre qui ont ravagé une grande partie de Gaza.

La porte-parole du gouvernement israélien Shosh Bedrosian a dit qu'Israël s'attendait à ce que la remise des otages commence lundi matin tôt avec une libération des 20 otages encore vivants.

Dans le cas d'une libération prématurée, elle a annoncé qu'Israël se tenait prêt à les recevoir. Cette première libération sera suivie par celle des corps des 28 otages décédés.

Le vice-président américain a déclaré dimanche que la libération des otages pourrait intervenir "à tout moment".

TRUMP A LA KNESSET

Selon l'accord de cessez-le-feu, le Hamas doit libérer les otages restants à partir de midi lundi. Ces derniers avaient été capturés le 7 octobre 2023, lors de l'attaque surprise du groupe islamiste contre Israël, qui avait déclenché la guerre.

Jeudi, le coordinateur israélien pour les otages Gal Hirsch avait annoncé la création d'une cellule chargée de retrouver les dépouilles des otages décédés que le Hamas ne serait pas en mesure de localiser. Vingt des 48 otages sont réputés encore en vie.

Donald Trump doit arriver en Israël lundi pour s'exprimer devant la Knesset, avant de se rendre à Charm el-Cheikh, en Égypte, où se tiendra un sommet international consacré à la fin du conflit à Gaza, en présence, notamment du président français, Emmanuel Macron.

Son émissaire Steve Witkoff et Jared Kushner ont pris la parole samedi lors d'un rassemblement à Tel Aviv, que de nombreux Israéliens espéraient être le dernier appel à la libération des otages et à la fin de la guerre.

Les États-Unis, aux côtés de l'Égypte, du Qatar et de la Turquie, ont joué un rôle de médiateur dans ce qui est présenté comme une première phase d'accord entre Israël et le Hamas, incluant la trêve et les libérations réciproques.

"Depuis deux ans, nous attendons ce jour, ce moment. Nous sommes tous heureux pour les familles, pour les otages, car enfin… nous allons les revoir", a déclaré Dalia Yosef, remerciant Donald Trump.

ISRAËL PRÉVOIT DE DÉTRUIRE LES TUNNELS DU HAMAS

Le service pénitentiaire israélien a indiqué avoir transféré certains prisonniers palestiniens vers d'autres établissements en vue de leur libération. Le ministère israélien de la Justice a publié la liste de 250 Palestiniens condamnés pour meurtre et autres crimes graves qui doivent être relâchés dans le cadre de l'accord.

Cette liste n'inclut pas les hauts responsables du Hamas que le groupe souhaitait voir libérés, ni des figures emblématiques d'autres factions comme Marwan Al Barghouti ou Ahmed Saadat.

Le bureau d'information des prisonniers du Hamas a déclaré que des discussions étaient toujours en cours avec des médiateurs israéliens quant à la liste définitive des individus libérés.

Israël doit également libérer 1.700 Palestiniens arrêtés à Gaza depuis le 7 octobre 2023, ainsi que 22 mineurs palestiniens et restituer les corps de 360 combattants.

Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a déclaré qu'une fois les otages libérés, l'armée détruirait les tunnels souterrains construits par le Hamas dans Gaza.

Les Palestiniens de retour dans le nord de l'enclave ont décrit une dévastation généralisée et les secouristes ont mis en garde contre la présence possible de munitions non explosées dans la zone.

Amjad Al Shawa, responsable d'une organisation palestinienne coordonnant l'aide humanitaire, a estimé que 300.000 tentes seraient nécessaires pour héberger temporairement 1,5 million de Gazaouis déplacés.

"Nous n'arrivions pas à croire ce que nous avons vu", a confié Rami Mohammad-Ali, 37 ans, par téléphone, après avoir parcouru 15 kilomètres à pied avec son fils depuis Deir Al Balah jusqu'à Gaza-ville.

"Nous sommes heureux de revenir à Gaza, mais en même temps, nous avons un sentiment amer face à la destruction", a-t-il ajouté, décrivant des restes humains éparpillés le long des routes.

(version française Nicolas Delame et Zhifan Liu)