G20-L'Afrique du Sud voit un consensus pour une déclaration finale malgré le boycott américain information fournie par Reuters 22/11/2025 à 11:24
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Washington accuse Pretoria de persécuter la minorité blanche
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Le projet de déclaration approuvé sans la participation US
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Le climat, sujet de controverse lors des discussions
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par Tim Cocks et Nqobile Dludla
Un "consensus écrasant" s'est dégagé parmi les participants au sommet du G20, en Afrique du Sud, en faveur de l'adoption d'une déclaration commune malgré le boycott par les Etats-Unis de l'événement, a déclaré samedi le président sud-africain Cyril Ramaphosa.
Les émissaires du G20 ont rédigé vendredi un projet de déclaration des dirigeants sans la participation des Etats-Unis, selon quatre sources au fait du dossier, une décision qui a surpris la Maison blanche jugeant ce choix "honteux".
L'une des sources a confirmé que le projet faisait référence au changement climatique, malgré les objections de l'administration du président américain Donald Trump, qui remet en cause le consensus sur un réchauffement climatique lié aux activités humaines.
"Il y a eu un consensus écrasant et un accord sur le fait que l'une des autres tâches que nous devrions entreprendre dès le début est (...) d'adopter notre déclaration", a déclaré Cyril Ramaphosa dans son discours d'ouverture du sommet à Johannesburg.
Le sommet du G20, le premier organisé sur le continent africain, a pour ordre du jour une préparation aux catastrophes liées au climat, un système d'emprunt plus équitable pour les pays pauvres, un financement de la transition énergétique et une réflexion sur la situation actuelle dans la course aux minéraux critiques.
Le président sud-africain a remercié toutes les délégations présentes qui ont collaboré avec l'Afrique du Sud "en toute bonne foi pour produire un document final du G20 digne de ce nom".
"Nous ne devrions pas permettre que quoi que ce soit diminue la valeur, la stature et l'impact de la première présidence africaine du G20", a-t-il ajouté.
TRUMP REJETTE L'AGENDA DU G20 DE L'AFRIQUE DU SUD
Donald Trump a déclaré que les représentants des Etats-Unis ne participeraient pas à ce sommet en raison d'allégations, largement infondées, selon lesquelles le gouvernement à majorité noire du pays hôte persécute sa minorité blanche.
Le président américain a également rejeté le programme sud-africain, qui vise à promouvoir la solidarité et à aider les pays en développement à s'adapter aux catastrophes climatiques, à passer à des énergies propres et à réduire le coût excessif de leur dette.
Ce boycott a dans un premier temps constitué un frein aux initiatives de Cyril Ramaphosa, qui souhaitait mettre en avant le rôle de l'Afrique du Sud dans la promotion de la diplomatie multilatérale. Certains analystes estiment toutefois que le boycott américain pourrait se révéler bénéfique si d'autres membres adhèrent à l'ordre du jour du sommet et parviennent à une déclaration notable.
On ignore pour le moment sur quels éléments de langage les membres vont s'accorder pour parvenir à une déclaration finale.
Lors des discussions, les Etats-Unis sont opposés à toute mention du climat ou des énergies renouvelables dans la déclaration finale, tandis que d'autres membres ont exprimé des réticences sur le sujet.
Or, trois des quatre principaux points de l'ordre du jour prévus par l'Afrique du Sud sont étroitement liés au changement climatique.
Le président sud-africain doit céder la présidence du G20 aux Etats-Unis à la fin du sommet. Il a déclaré qu'il la céderait symboliquement à "une chaise vide", Pretoria ayant rejeté la proposition de Washington d'envoyer le chargé d'affaires américain pour la passation du G20.
(Reportage Tim Cocks, Nqobile Dludla, Anathi Madubela, Alexander Winning, Nellie Peyton, Sfundo Parakozov et Sisipho Skweyiya; version française Claude Chendjou)