Fraude sociale : un nouvel outil d'IA pour aider la CPAM à cibler les escrocs
information fournie par Boursorama avec Newsgene 05/09/2025 à 14:30

La fraude sociale fait perdre des millions d'euros chaque année à l'État français. (illustration) (Vojtech Okenka / Pixnio)

Les agents de la CPAM de Paris disposent depuis août 2025 d'un outil fonctionnant avec l'intelligence artificielle. Il leur permet d'identifier le montant du préjudice potentiel pour chaque document et donc de prioriser le traitement de certains d'entre eux. De quoi lutter plus efficacement contre la fraude sociale.

La fraude sociale comprend celle des professionnels de santé qui facturent à l’Assurance maladie des actes fictifs ou surcotés, ou encore celle des prestations liée à de faux arrêts de travail. Le jeudi 4 septembre 2025, Catherine Vautrin, ministre du Travail et de la Santé, a assisté à la présentation à la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) de Paris d’un nouvel outil utilisant l’intelligence artificielle, installé depuis le mois dernier pour lutter contre ces escroqueries, rapporte Capital .

Des efforts mieux concentrés

« Ce logiciel est un nouveau levier qui va nous permettre de lutter encore plus efficacement contre la fraude » , a estimé Raynal Le May, directeur général de la CPAM de Paris. Grâce à lui, les agents peuvent mieux s’organiser. L'outil est capable d’analyser un document, comme une ordonnance ou un arrêt de travail, et d’évaluer le montant du préjudice potentiel pour l’Assurance maladie s’il s’avère falsifié.

Orientés par ce niveau d’alerte allant de 0 à 100, les fonctionnaires peuvent alors prioriser la vérification de certains documents et décider de concentrer leurs efforts d’investigation sur les plus critiques, avec parfois le soutien de la police judiciaire. Car de leur côté, les fraudeurs fabriquent des faux de plus en plus convaincants en ayant recours à des outils informatiques sophistiqués.

Des centaines de milliers d'euros de préjudice déjà détectés

Pour l’heure en phase d’expérimentation, cet outil fonctionnant avec l’IA est utilisé pour contrôler les facturations de matériels auditif et optique, les prothésistes représentant, avec 10 millions d'euros de préjudice, un peu plus d’un quart des 38 millions d’euros de fraudes détectées à la CPAM de Paris en 2024.

Le logiciel a déjà permis de détecter 125 cas de fraude, avec des préjudices de plusieurs centaines de milliers d’euros. Bientôt, cet outil pourrait ainsi servir pour optimiser la vérification des facturations des pharmaciens, dont le préjudice est estimé à 12 millions d’euros par an, ou encore des arrêts de travail des assurés.