Fraude sociale : forte hausse des détections et des redressements en 2024, selon la ministre du Travail information fournie par Boursorama avec Media Services 07/03/2025 à 13:57
Les sommes recouvrées ont atteint 121 millions d'euros, en hausse de 50% par rapport à 2023.
L'Urssaf a amélioré la détection de la fraude aux cotisations sociales de 33% en 2024 et celle de la fraude aux prestations sociales de 20%, a indiqué la ministre du Travail Catherine Vautrin aux Échos .
L'an dernier, "l'Urssaf a réalisé près de 1,6 milliard d'euros de redressements, contre 1,2 milliard en 2023. C'est deux fois plus qu’en 2022 ! Ce sont de très bons résultats, réalisés pour deux tiers sur les entreprises et le reste sur les travailleurs indépendants", a précisé la ministre au quotidien économique.
Les sommes effectivement recouvrées ne représentent toutefois que moins de 10% de la fraude détectée , même si elles ont "progressé de plus de 50% par rapport aux recouvrements enregistrés en 2023, soit 121 millions d'euros pour 2024", a ajouté Catherine Vautrin.
La détection de la fraude aux prestations a pour sa part progressé de 20% l'an passé pour atteindre près de 450 millions d'euros.
La ministre précise qu'il existe "deux types de fraudes importantes" à ces prestations : "la fraude à la résidence d'allocataires qui ne déclarent pas avoir quitté le territoire et qui continuent à percevoir des prestations , d'une part; la fraude des personnes qui ne déclarent pas les revenus issus de locations d'appartements alors qu'elles bénéficient du RSA ou de la prime d'activité, d'autre part".
Les objetifs de redressements à portée de main
Le directeur général de la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf), Nicolas Grivel, a indiqué à l' AFP que "le taux de recouvrement sur les indus frauduleux (à ne pas confondre avec les simples erreurs de déclaration) est de 78%".
"On a amélioré considérablement ces dernières années notre capacité de ciblage des situations qui génèrent le plus de fraude", avec une fraude moyenne détectée passée de 7.000 à 9.000 euros "en quelques années", a ajouté Nicolas Grivel.
"À l'heure de l'indispensable effort que nous devons consentir pour nos armées, nous devons nous assurer que chaque euro d'argent public soit un euro utile et que chaque euro fraudé soit récupéré ", a déclaré pour sa part Catherine Vautrin aux Échos.
Elle assure que "nous allons atteindre plus rapidement que prévu l'objectif de 5,5 milliards" d'euros de redressements arrêté il y un an par le Premier ministre de l'époque, Gabriel Attal. "Donc nous allons fixer de nouveaux objectifs encore plus ambitieux" , affirme la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités.
Catherine Vautrin veut notamment "travailler sur l'immatriculation des entreprises étrangères qui n'ont pas d'établissement stable en France" et obliger les plateformes numériques à "déclarer et précompter les cotisations des micro-entrepreneurs exerçant leur activité via ces plateformes".