François Bayrou plaide pour l'autorisation du cumul des mandats pour les parlementaires
information fournie par Boursorama avec Media Services 17/12/2024 à 09:21

Le chef du gouvernement a justifié sa position "par la rupture entre la base de la société française (...) et les milieux de pouvoir".

François Bayrou à Pau, le 16 décembre 2024. ( AFP / GAIZKA IROZ )

"On s'est trompé". Le Premier ministre François Bayrou s'est prononcé en faveur de l'autorisation du cumul des mandats pour les parlementaires, lundi 16 décembre devant le conseil municipal de Pau.

"On s'est trompé en (rendant) incompatibles les responsabilités locales et nationales, c'est une erreur (...) Pour les membres du gouvernement, c'est autorisé, pour les parlementaires, non . Je pense qu'il faut que ce débat soit repris", a déclaré François Bayrou, précisant qu'il poserait cette question dans son discours de politique générale. "Je le conçois sans l'addition des indemnités" , a-t-il ensuite ajouté devant la presse.

"Je suggèrerai aux futurs membres de mon gouvernement de garder leurs mandats et je suggèrerai aux autres (d'avoir) une petite antenne sur le terrain", a-t-il encore dit devant les élus palois, confirmant qu'il resterait maire de la ville.

"Mur de verre"

Le chef du gouvernement a justifié sa position "par la rupture entre la base de la société française (...) et les milieux de pouvoir" , ce "mur de verre" qui nourrit "une défiance profonde à l'égard du monde politique, toutes formations confondues".

"Il faut ré-enraciner les responsabilités politiques, dans les villages, les quartiers, les villes", a-t-il insisté, citant les exemples de Pierre Mauroy à Lille, Gaston Defferre à Marseille, Jacques Chaban-Delmas et Alain Juppé à Bordeaux, ou encore Jacques Chirac à Paris et en Corrèze.

François Bayrou, qui donnera une délégation générale à son premier adjoint, avait déjà conservé son mandat de maire quand il fut brièvement ministre de la Justice en 2017. La loi n'interdit pas à un membre du gouvernement de rester maire, seulement aux parlementaires. Nombre de ses prédécesseurs à Matignon ont abandonné cependant leur poste de premier édile, comme récemment Jean Castex en 2020 ou Édouard Philippe en 2017.

L'opposition paloise a critiqué le choix de François Bayrou, estimant qu'il n'était "pas à sa place", ni "irremplaçable" ce soir à Pau. "Notre ville a besoin d'un maire présent tous les jours et impliqué dans les dossiers" , a lancé le socialiste Jérôme Marbot, tandis que l'écologiste Jean-François Blanco lui reprochait sa participation au conseil municipal, estimant que sa place "était à Paris ou à Mayotte" et qu'un mandat local "ne doit pas être une base de repli".

Le Premier ministre avait ouvert la séance en évoquant la "catastrophe" du cyclone Chido et en faisant observer une minute de silence. À un journaliste qui lui demandait au terme du conseil municipal s'il fallait l'appeler "Monsieur le Maire ou Monsieur le Premier ministre", François Bayrou a répondu dans un sourire qu'il choisissait la première option car "c'est un titre plus durable".