France/Législatives-Attal, Bardella et Bompard s'opposent sur pouvoir d'achat, retraites et immigration information fournie par Reuters 26/06/2024 à 08:00
(Répétition sans changement de la dépêche transmise cette nuit)
A cinq jours du premier tour des élections législatives anticipées, le 30 juin, le Premier ministre Gabriel Attal, le président du Rassemblement National (RN), Jordan Bardella, et le coordinateur national de La France Insoumise (LFI), Manuel Bompard, se sont opposés mardi soir lors d'un débat animé.
Durant près de deux heures, les trois chefs de file des coalitions en vue du scrutin, dont le second tour aura lieu le 7 juillet, se sont affrontés sur un éventail de questions, dont le pouvoir d'achat, les impôts, les retraites et l'immigration.
Jordan Bardella, dont le parti souhaite réduire la TVA sur les énergies et le carburant à 5,5%, a indiqué que cette mesure serait financée en supprimant "un certain nombre d'avantages fiscaux", en récupérant "les superprofits" et en baissant "la contribution de la France au budget de l'Union européenne".
"Je n'ai pas envie de mentir aux Français. Je n'ai pas envie de leur faire croire à la Lune", a rétorqué Gabriel Attal, avant de proposer des mesures visant à "gagner plus et dépenser moins".
Manuel Bompard a déclaré pour sa part que Jordan Bardella, qui veut "se présenter comme le futur Premier ministre du pouvoir d'achat", a "abandonné ces dix derniers jours l'ensemble des mesures qu'il y avait dans son programme pour répondre au problématiques du pouvoir d'achat".
Il a également interpellé Gabriel Attal, estimant que "quand vous donnez et que vous faites des cadeaux aux plus riches de ce pays (...) ils mettent cet argent sur des comptes épargne, et cet argent ne vient pas alimenter l'économie."
Jordan Bardella a par la suite défendu la progressivité de l'âge du départ à la retraite, confirmant un départ à 60 ans pour les carrières longues mais actant la possibilité d'une retraite à 66 ans pour un début de carrière à 24 ans.
"A 24 ans, vous partirez avec 42 annuités de cotisations, c'est-à-dire à 66 ans", a-t-il dit. "On a ce chiffre là pour une raison très simple: quand vous avez commencé à travailler plus tard, il est normal que vous soyez amenés à travailler plus tard".
"Nous allons, dans un premier temps et immédiatement (...), abroger la réforme d'Emmanuel Macron, c'est-à-dire ramener l'âge de départ à la retraite à 62 ans et ensuite, avant 2027, déposer une proposition de loi pour ramener l'âge de départ à la retraite à 60 ans", a de son côté déclaré Manuel Bompard.
Le coordinateur national de LFI a dit vouloir revenir à 40 annuités de cotisations, avec la possibilité de partir plus tôt à la retraite, sans toutefois en bénéficier alors à taux plein.
Gabriel Attal a dit vouloir agir sur l'emploi des seniors, notamment en mettant en oeuvre l'index senior, que le Conseil constitutionnel a invalidé.
L'actuel locataire de Matignon a ensuite raillé Jordan Bardella pour sa volonté de supprimer l'impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans, lui demandant s'il comptait s'"auto-exonérer d'impôts", alors que le président du RN est âgé de 28 ans.
Sur la question de l'immigration, Manuel Bompard a estimé que les immigrés en France ne "coûtent pas d'argent" mais, au contraire, qu'ils "en rapportent". Jordan Bardella a déclaré "croire en l'immigration de croissance" et vouloir "un solde de 10.000 entrées légales par an".
Gabriel Attal a de son côté déclaré que 3,5 millions de Français binationaux s'étaient sentis injuriés et humiliés par l'annonce faite lundi par Jordan Bardella de vouloir exclure les binationaux de certains postes publics.
D'après les enquêtes d'opinion, le RN, qui a fini en tête des élections européennes à l'échelle nationale, est en tête des intentions de vote devant le Nouveau Front populaire et le camp présidentiel.
(Rédigé par Camille Raynaud, édité par Jean Terzian)