France: Lecornu mène ses consultations politiques, l'opposition fixe ses lignes rouges information fournie par Reuters 11/09/2025 à 12:14
Nommé mardi au poste de Premier ministre, Sébastien Lecornu s'attelle à consulter les forces politiques en vue de la constitution d'un projet de budget pour 2026.
Le nouveau locataire de Matignon a promis mercredi des "ruptures" dans la manière de discuter avec l'opposition et indiqué qu'il recevrait ces prochains jours les responsables politiques et syndicaux.
Selon des sources parlementaires, Sébastien Lecornu doit voir dans la journée les membres du bloc central et s'entretenir avec les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat et des responsables de l'opposition.
Le Parti socialiste (PS), comme le Parti communiste, ont prévenu qu'ils n'excluaient pas de voter une motion de censure dite spontanée, que La France insoumise (LFI) a l'intention de déposer, si la politique du nouveau gouvernement s'inscrit dans la continuité de celle de François Bayrou.
LES DERNIERS DÉVELOPPEMENTS
11h00 - La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a reçu le Premier ministre Sébastien Lecornu dans la matinée.
"Notre pays traverse une période où les défis sont immenses. Les Français attendent que nous sachions unir nos forces plutôt que souligner nos différences", a-t-elle écrit sur son compte X, accompagnant sa publication d'un cliché la montrant en discussion avec l'ancien ministre des Armées.
"Au Premier ministre de créer cette dynamique, aux députés de dépasser les clivages pour faire avancer notre pays."
Le nouveau locataire de Matignon doit se rendre au Sénat pour discuter avec Gérard Larcher.
9h35 - "Le 18 [septembre] va être complémentaire au 10 et il va être évidemment plus important, plus important en manifestation, plus important en grève", a déclaré sur BFMTV/RMC Thomas Vacheron secrétaire confédéral de la CGT, qui estime que plus de 300.000 personnes ont participé à la mobilisation informelle "Bloquons tout" mercredi. Les autorités avancent un chiffre de 200.000 participants.
8h30 - Le président du Sénat Gérard Larcher, qui doit voir dans la journée Sébastien Lecornu, salue sur BFMTV/RMC la "nomination rapide" d'un Premier ministre issu du socle commun "pour entamer un contrat de gouvernement avec les forces politiques qui sont prêtes à se retrouver autour du Premier ministre".
Gérard Larcher a tendu la main aux socialistes, qui menacent de censure si la politique de François Bayrou venait à perdurer.
"Si certains socialistes veulent soutenir le contrat, ils sont libres et dans ce contrat, il peut y avoir des éléments qui permettent à ce que les socialistes ne considèrent pas que l’on ne prend pas en compte un certain nombre de préoccupations que nous partageons."
Pour autant, le président du Sénat a fermé la porte à l'instauration d'une taxe "Zucman" sur les très hauts revenus et à une suspension de la réforme des retraites, deux demandes émanant d'une partie de la gauche.
08h21 - D'après un dernier bilan du ministère de l'Intérieur, le mouvement "Bloquons tout" organisé mercredi dans toute la France a donné lieu à 675 interpellations dont 280 à Paris.
8h10 - Le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel indique avoir "parlé longuement" avec Sébastien Lecornu avant un "rendez-vous physique dans les heures qui viennent".
"Je lui ai demandé quatre mesures. Un, enlever toutes les mesures toxiques du budget Bayrou, les deux jours fériés, les franchises médicales, deux, un signal sur les salaires et les pensions (...), qu’il baisse de la CSG sur les salaires et sur les pensions, trois l’abrogation de la réforme des retraites et quatre, de la justice fiscale", a-t-il déclaré au micro de France 2.
"Sans rupture, nous ne pourrions pas, à aucun moment, éviter de le censurer. Je lui ai demandé d’écouter ce que disent les Français, les Français veulent un changement profond, donc on ne s’accommodera pas de discours".
7h50 - Sébastien Lecornu "m'a dit qu'on allait se voir rapidement", indique la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon sur France Inter.
Evoquant l'élaboration du budget, elle appelle chacun "à prendre ses responsabilités".
"La question des jours fériés a été une provocation telle qu'aujourd'hui, ce n'est même pas la peine d'en parler. (...) On lâche l'affaire", a-t-elle dit, en référence à la proposition de supprimer deux jours fériés dans le projet du budget élaboré par l'ancien Premier ministre François Bayrou.
"Le sujet principal de la période, ça va être la responsabilité des uns et des autres. Est-ce que tout le monde est prêt à prendre ses responsabilités et à les assumer ?", ajoute-t-elle.
"Faites en sorte que s'il y a des efforts à faire, ils soient justement partagés."
7h40 - Boris Vallaud, président du groupe Parti socialiste (PS) à l'Assemblée nationale, met en garde Sébastien Lecornu qui a promis des ruptures avec la politique de son prédécesseur mercredi lors de sa passation de pouvoir avec François Bayrou.
"Nous irons à Matignon en républicains responsables mais si c’est pour discuter du budget de François Bayrou, la discussion risque d’être courte", a-t-il déclaré sur le plateau de TF1.
Le député des Landes a fixé les lignes rouges qui permettraient au PS de ne pas censurer le futur gouvernement, notamment un retour sur la réforme des retraites, l'instauration d'une taxe sur les très hauts revenus et la défense du pouvoir d'achat qui doit être une priorité.
"Pas d'économie sur les chômeurs, pas d'économie sur celles et ceux qui ont le sentiment que c'est toujours dans leurs poches qu'on vient chercher des économies et qui n'en peuvent plus des sacrifices sans horizons."
Boris Vallaud n'a pas exclu de voter la motion de censure anticipée que La France insoumise veut déposer.
"Aujourd'hui en tant qu'opposition, tout est sur la table."
(Rédaction de Paris)