France-La garde à vue des deux membres du pétrolier sous sanctions a été prolongée information fournie par Reuters 02/10/2025 à 11:56
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La garde à vue des deux membres d'équipage du pétrolier Boracay battant pavillon béninois, frappé de sanctions, et ancré au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), a été prolongée, a déclaré le parquet de Brest jeudi.
Le commandant du navire et son second ont été placés en garde à vue mardi des chefs de "défaut de justification de la nationalité du navire/pavillon" et de "refus d’obtempérer", a rappelé le parquet dans un communiqué.
Le navire est soupçonné d'appartenir à la "flotte fantôme" russe, des navires utilisés par Moscou pour exporter son pétrole malgré les interdictions prises en raison de la guerre en Ukraine.
Plus tôt dans la journée, le Premier ministre Sébastien Lecornu a adressé sur X ses remerciements aux "commandos Marine et aux équipages de la Marine nationale qui sont intervenus ce week-end à bord d'un pétrolier de la flotte fantôme russe, actuellement au mouillage au large de Saint-Nazaire, dans le cadre d’une enquête de pavillon".
Le Boracay, sous le coup de sanctions de la Grande-Bretagne et l'Union européenne, a quitté le port russe de Primorsk le 20 septembre, selon les données de MarineTraffic.
Il se trouvait à environ 50 milles nautiques (90 km) au sud de Copenhague, en direction de la mer Baltique, lorsque l'activité de drones a forcé la fermeture de l'aéroport de la capitale danoise vers 18h30 GMT le 22 septembre, d'après les données.
Il a également été observé se déplaçant vers le sud le long de la côte ouest du Danemark dans la soirée du 24 septembre, lorsque des drones ont été signalés volant au nord d'Esbjerg et à proximité de plusieurs aéroports voisins.
Interrogées sur un possible lien entre l'enquête française et l'activité de drones au Danemark, les autorités françaises et danoises ont refusé de commenter.
Mercredi, le président Emmanuel Macron a déclaré, en marge d'un sommet informel de l'Union européenne au Danemark, que l'équipage du navire avait commis "des fautes très importantes", sans donner plus de détails.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé mercredi que la Russie ne disposait d'aucune information sur le pétrolier en question, ajoutant que l'armée russe a parfois dû intervenir pour rétablir l'ordre lorsque des pays étrangers mènent des "actions provocatrices".
(Alessandro Parodi, rédigé par Kate Entringer, édité par Augustin Turpin)