France: la Banque de France anticipe une "légère" croissance au 2e trimestre
information fournie par Boursorama avec AFP 13/05/2025 à 19:28

( AFP / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT )

La Banque de France a dit mardi s'attendre à une "légère" progression de l'économie française au deuxième trimestre malgré l'incertitude liée aux droits de douane américains qui pousse les entreprises à l'attentisme.

Après une hausse de 0,1% du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre, il n'y aurait "ni récession, ni inflation" mais "une croissance qui reste au ralenti" avec "une progression légère", a indiqué le chef économiste de la Banque de France, Olivier Garnier, lors d'une conférence de presse.

L'institution a toutefois précisé dans son enquête mensuelle de conjoncture que sa prévision était encore "très préliminaire, en raison du calendrier particulier de ce mois de mai", marqué par plusieurs jours fériés, "et des incertitudes sur les droits de douane".

L'activité serait soutenue, entre avril et juin, par les services marchands et l'industrie manufacturière, tandis que la construction se replierait.

De son côté, l'Institut national de la statistique (Insee) anticipe une croissance de 0,2% au deuxième trimestre.

Washington a imposé des droits de douane de 25% sur l'acier, l'aluminium et les automobiles en provenance de l'Union européenne, et de 10% sur la plupart des autres biens exportés. Bruxelles a menacé, le 9 mai, de taxer les voitures et avions américains en cas d'échec des négociations.

Dans ce contexte, l'indicateur d'incertitude, basé sur une analyse textuelle des commentaires des entreprises interrogées par la Banque de France, a remonté légèrement dans les services et l'industrie en avril, mais il s'est replié dans le bâtiment.

A l'exception du secteur viticole, "il n'y a pas d'effet direct à ce stade sur l'activité des hausses de droits de douane américains. En revanche, il y a sans doute un effet indirect via l'incertitude, via les comportements attentistes que cela génère", a noté Olivier Garnier.

En avril, l'activité a "nettement" progressé dans l'industrie et le bâtiment, et "plus modérément" dans les services marchands, selon la banque centrale, qui a interrogé environ 8.500 entreprises entre le 28 avril et le 6 mai.

Alors que l'agroalimentaire, la pharmacie ou l'automobile ont tiré l'activité industrielle, l'aéronautique a perdu en dynamisme "en raison de la baisse du dollar qui affecte les ventes aux Etats-Unis et de difficultés sur la chaîne logistique".

Les carnets de commande restent jugés dégarnis, sauf pour l'aéronautique.

En mai, l'activité est attendue en repli dans les trois grands secteurs en raison des fermetures liées aux ponts.