France/Emeutes: Les assureurs s'engagent à faire des gestes envers les commerçants touchés selon Bruno Le Maire
information fournie par Reuters 04/07/2023 à 14:11

Bruno le Maire au palais de l'Elysée à Paris

PARIS (Reuters) - Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a annoncé mardi des mesures en concertation avec les assureurs à destination des commerçants victimes de dégradations lors des émeutes, à l’occasion d’une visite à Arpajon (Essone), alors que l'accalmie se poursuit dans les rues françaises.

"Nous avons pris la décision que, pour les commerçants les plus touchés, nous pourrions considérer des annulations de charges sociales et fiscales", a indiqué le ministre de l’Economie.

"Je suis heureux de vous annoncer qu’à la demande du gouvernement, les assureurs ont accepté de reporter de 5 jours à 30 jours le délai pour faire sa déclaration de sinistre", a aussi dit Bruno Le Maire.

"Ils (les assureurs) ont également accepté à la demande du gouvernement de considérer des réductions de franchise pour les commerçants indépendants les plus touchés (...) enfin, ils se sont engagés à avoir une indemnisation la plus rapide possible", a-t-il ajouté.

Dans un entretien au Parisien, publié mardi, Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, affirme qu'il est encore "trop tôt" pour donner un chiffre précis des dégâts causés.

Le patron des patrons a donné une première estimation à hauteur de "plus d'un milliard d'euros" et recensé "plus de 200 commerces entièrement pillés, 300 agences bancaires détruites et 250 bureaux de tabac touchés".

Cette première estimation ne comprend pas les conséquences sur le secteur touristique.

Geoffroy Roux de Bézieux, sur France Inter mardi, a également "confirmé" le chiffre donné dimanche par le patron de l'Office de tourisme de Paris, Jean-François Rial, de 20% à 25% d'annulations de venues de touristes étrangers début juillet.

"Il y a des pays comme les Etats-Unis qui ont déconseillé à leurs ressortissants de venir en France. Après l’expérience montre que si ça s’arrête (les émeutes), et j’ai l’impression que c’est en train de s’arrêter, on est très prudent sur ce qu’on peut dire, ça passe vite", a déclaré le patron du Medef au micro de France Inter.

Le consulat général de Chine à Marseille a protesté dimanche auprès des autorités françaises après l'attaque, jeudi lors des émeutes dans la cité phocéenne, d'un bus transportant des touristes chinois.

CONFIANCE

"Sur les JO, je ne crois pas qu’il y aura un impact, ni sur la Coupe du monde de rugby. Par contre, il faut que sur le plan sécuritaire, on prenne les précautions nécessaires”, a également ajouté Geoffroy Roux de Bézieux.

Le Comité international olympique (CIO) s'est voulu rassurant mardi sur les capacités de Paris à organiser les Jeux olympiques l'an prochain, du 26 juillet au 11 août 2024, malgré les récentes tensions dans le pays.

"Nous avons entière confiance dans le comité d'organisation et les autorités françaises pour organiser avec succès les Jeux olympiques et paralympiques et dans l'hospitalité du peuple français pour accueillir le monde à ces Jeux", a déclaré un porte-parole du CIO.

Les forces de l'ordre ont procédé à 72 interpellations dans la nuit de lundi à mardi, selon un bilan du ministère de l'Intérieur, confirmant que l'accalmie se poursuit, une semaine après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un tir policier lors d'un contrôle routier.

Aucun gendarme ou policier n'a été blessé, a ajouté Beauvau.

Le bilan total s'élève désormais à 3.486 interpellations depuis le début des émeutes, selon le ministère de l'Intérieur.

Emmanuel Macron, qui a annulé une visite d'Etat en Allemagne, a reçu mardi midi 241 maires de "communes victimes d’exactions".

A cette occasion, le président de la République a tenu à montrer son "soutien et sa reconnaissance" aux édiles, tout en montrant sa "détermination à maintenir l'ordre", a déclaré un maire présent dans la salle à Reuters.

Un nouveau point "de situation" doit avoir lieu mardi soir à l'Elysée avec la Première ministre, Elisabeth Borne, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin et le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, selon l'entourage d'Emmanuel Macron.

(Reportage Zhifan Liu, avec la contribution d'Elizabeth Pineau, édité par Kate Entringer)