FMI et Banque mondiale se réunissent à Washington alors que les tensions commerciales remontent information fournie par Boursorama avec AFP 13/10/2025 à 08:08
Les principaux responsables économiques de la planète se réunissent à partir de lundi, et pour toute la semaine, à Washington à l'occasion des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale, alors que les tensions commerciales entre Chine et Etats-Unis sont remontées d'un cran ces derniers jours.
Le Fonds monétaire international (FMI) en profitera pour publier son rapport annuel sur l'état de l'économie mondiale (WEO), qui donnera une idée de l'impact qu'ont pu avoir jusqu'ici les droits de douane voulus par le président américain Donald Trump sur la croissance mondiale, et celles des principales économies.
D'ores et déjà, mercredi, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a profité de son traditionnel discours de lever de rideau pour alerter sur les risques persistants auxquels l'économie mondiale est confrontée, pointant la persistance de l'incertitude créée par les droits de douane, cinq ans après que la pandémie de Covid-19 a mis l'économie à l'arrêt.
Selon Mme Georgieva, le WEO devrait mettre en avant une économie qui a "globalement résisté à des tensions aiguës" et va "mieux qu'on pourrait le craindre mais moins bien que ce dont on aurait besoin".
Surtout, si l'économie mondiale a su résister jusqu'ici aux secousses, cette "résistance n'a pas encore été pleinement testée", a alerté la patronne du FMI, pointant du doigt les nombreux signaux d'alerte.
Elle craint notamment la possibilité d'une "violente correction" des cours concernant les entreprises liées au développement de l'intelligence artificielle (IA), dont "la capitalisation semble se diriger vers les niveaux que l'on avait observé il y a 25 ans", lors de la bulle internet.
- Pékin et Washington à couteaux tirés -
Dans l'immédiat, ce sont les tensions commerciales qui pourraient retenir l'attention des ministres et responsables des banques centrales présents dans la capitale américaine, alors que Washington et Pékin semblent prêts à se rendre de nouveau coup pour coup.
Jeudi la deuxième économie mondiale a en effet annoncé mettre en place de nouveaux contrôles sur l'exportation de terres rares ainsi que des machines et technologies permettant leur raffinage et leur transformation.
Ces matières premières sont particulièrement recherchées dans les industries numériques, des énergies renouvelables mais également de la défense, et Pékin contrôle une part essentielle de la chaîne de valeur pour la quasi totalité des minerais rares.
Donald Trump avait alors qualifié la décision d'"extrêmement agressive", avant de menacer la Chine d'imposer 100% de droits de douane aux produits chinois, une surtaxe qui viendrait s'ajouter aux taux, d'au moins 30%, déjà appliqués depuis mai dernier.
"Il n'est pas possible que la Chine soit autorisée à tenir le monde +en otage+ mais cela semble être leur projet depuis un moment", avait jugé le président américain, assurant que "beaucoup d'autres contre-mesures sont sérieusement à l'étude".
Il a cependant adouci le ton dimanche, assurant vouloir "aider la Chine, pas lui nuire" et que "tout va bien se passer" malgré "un mauvais moment" du président chinois, Xi Jinping.
Des tensions qui interviennent alors que le FMI estimait jusqu'ici que les droits de douane américains, au final moins élevés qu'initialement envisagé, n'ont pas pesé autant que craint que l'économie, notamment du fait de l'adaptation rapide du secteur privé et de conditions financières soutenant l'activité économique.
Et qui pourraient faire passer au second plan les discussions sur les ajustements budgétaires nécessaires un peu partout sur la planète, selon le Fonds, qui s'attend à voir la dette publique mondiale atteindre l'équivalent de 100% du PIB d'ici à 2029.