Fiscalité, ISF et "recettes de 1981" : quand Larcher craint un retour de l'ère Mitterrand information fournie par Boursorama avec Media Services 25/09/2025 à 10:27
Le président du Sénat a exprimé son scepticisme face aux tractations en cours avec le camp socialiste sur les questions de justice fiscale.
"Nous sommes déjà la médaille d'or des prélèvements obligatoires!". Interrogé sur les débats en recours sur la taxation des plus riches, Gérard Larcher a dit son opposition face à "un retour des recettes de 1981", dans une allusion aux mesures fiscales des débuts de l'ère Mitterrand. Le patron du Sénat s'est ainsi dit hostile à la possibilité de rétablir un impôt sur les grandes fortunes qui est envisagée par une partie du camp présidentiel pour trouver un compromis avec les socialistes.
"Est-ce qu'on recherche plus d'équité fiscale ? La réponse est oui. Mais est-ce qu'on revient aux recettes de 1981 ? Ma réponse est non", a déclaré Gérard Larcher à l'antenne de Public Sénat , jeudi 25 septembre. "S'il faut taxer uniquement le patrimoine, ce sera une manière d'empêcher ce pays de redécoller" , a t-il ajouté.
La "fortune improductive" dans le viseur de Marc Fesneau
Le président de la Chambre haute faisait allusion à une proposition de rétablir l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), créé sous un autre nom par la gauche avec l'arrivée de François Mitterrand au pouvoir en 1981, supprimé en 1986 puis rétabli en 1988 avant d'être supprimé en partie en 2018. Cette proposition a été soutenue par le chef des députés Modem Marc Fesneau en lieu et place de la taxe Zucman - une taxe de 2% sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros - réclamée par la gauche.
Dans un entretien aux Echos , Marc Fesneau a défendu "un impôt sur la fortune improductive, qui ressemble à l'ancien ISF, en excluant le patrimoine utile à l'économie". L'ancien ISF rapportait environ 4 milliards d'euros contre 2 milliards aujourd'hui pour l'IFI (impôt sur la fortune immobilière) qui l'a remplacé en 2018 et dont sont exonérés les actifs financiers. Les biens professionnels seraient exclus de cet impôt, alors qu'ils sont inclus dans la taxe Zucman dont les socialistes attendent un rendement de 15 milliards.
"Depuis des années, quand on fait de l'impôt, on a vu le résultat. C'est pas ça qui sert à redresser le pays" , a jugé Gérard Larcher. Evoquant "l'équité fiscale", le troisième personnage de l'Etat dit plutôt "penser aux holdings patrimoniales (utilisées pour contourner l'impôt), à un certain nombre de niches, à la lutte contre la fraude fiscale et sociale". Il souhaite, comme le Premier ministre selon lui, "que parallèlement au dépôt du projet de budget, il y ait un projet de loi 'justice fiscale et sociale'".