Financer les nouvelles centrales nucléaires avec le Livret A ? La France avance et va "présenter sa copie à Bruxelles" information fournie par Boursorama avec Media Services 09/10/2025 à 14:47
Pour déployer la relance de l'atome dans le pays, les grandes structures financières publiques comptent mettre à contribution le célèbre livret d'épargne réglementée. Son encours total s'élevait fin août à 445 millairds d'euros.
Dans le chantier titanesque du financement des nouvelles centrales nucléaires françaises, la Caisse des dépôts (CDC) a franchi une nouvelle étape dans la mise à disposition des milliards d'euros déposés sur les Livrets A, a annoncé jeudi 9 octobre son directeur général Olivier Sichel.
"On s’est mis d'accord avec Bercy et puis EDF sur le recours au Fonds d’épargne" pour le financement de nouveaux réacteurs EPR, a déclaré M. Sichel lors d'une rencontre organisée par l'Association des journalistes économiques et financiers (Ajef).
"Maintenant, l’Etat français va présenter sa copie à Bruxelles pour obtenir l’accord sur la maquette financière globale", a-t-il continué, sans préciser de détails financiers.
Le Fonds d'épargne centralise et gère 59,5% de l'épargne réglementée des Français déposée sur les Livrets A, les Livrets de développement durable et solidaire (LDDS) et les Livrets d'épargne populaire (LEP). L'enveloppe est d'environ 400 milliards d'euros. Une moitié est dédiée à des prêts de long terme au logement social et à destination de la politique de la ville. L'autre moitié est investie dans des titres de dette (principalement d’État) et dans des actions de sociétés cotées, dont la "Caisse" ne donne pas la liste complète. Le nucléaire "fait partie évidemment de notre souveraineté énergétique", a rappelé M. Sichel.
Un chantier aux alentours des 100 milliards?
Le gouvernement français a acté début juin le programme de construction de six nouveaux réacteurs EPR de grande puissance à horizon 2038. L'évaluation des coûts de ce programme n'est pas encore complète, mais le ministre chargé de l’Énergie Marc Ferracci, aujourd'hui démissionnaire, avait fixé en février les ordres de grandeur, en évoquant un coût "en dessous de 100 milliards d'euros".
Olivier Sichel s'est par ailleurs dit prudent face à une éventuelle prochaine crise financière, estimant que les investissements colossaux dans l'intelligence artificielle aujourd'hui créaient un parallèle avec la bulle internet à la fin des années 90, et précisé que le bénéfice net de la "Caisse" devrait avoisiner 5 milliards d'euros en 2025.