Fin du ticket de caisse le 1er août : quelles conséquences ?
information fournie par Boursorama avec LabSense 20/08/2023 à 08:30

Initialement prévue en janvier puis en avril, la fin du ticket de caisse a finalement été reportée au 1er août. Depuis cette date, les commerçants n’impriment plus automatiquement les tickets de caisse, il faut donc le leur demander pour l’obtenir. Cette mesure écologique présente plusieurs risques pour le consommateur.

Fin du ticket de caisse le 1er août, quelles conséquences ? -iStock-Richard Villalonundefined

Des publicités intrusives ?

Chaque année, près de 12,5 milliards de tickets de caisse sont imprimés en France. Ce qui représente 150 000 tonnes de papiers, et 18 millions de litres d’eau selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Pour limiter ce gaspillage, une mesure de la loi AGEC (anti-gaspillage pour une économie circulaire) a donc supprimé l’impression automatique des tickets de caisse. Cependant, les clients peuvent toujours les réclamer aux commerçants, mais aussi opter pour une facture dématérialisée. Ils reçoivent alors leur reçu par email ou sms. La dématérialisation du ticket de caisse pourrait entraîner la constitution de bases de données non réglementaires et le traitement de ces données pour inonder les consommateurs de publicités non désirées. « Les commerçants devront soit obtenir le consentement des consommateurs, soit permettre à la personne de s'y opposer », assure la Cnil, avant de préciser que la création d’un compte de fidélité ne doit pas être une condition pour obtenir son ticket de caisse.

D’autres risques pour les consommateurs

Mais la fin du ticket de caisse présente également d’autres risques pour les consommateurs. En effet, sans ticket, il deviendra difficile de prouver un achat et par exemple, d’obtenir un remboursement en cas de rappel de produit alimentaire ou effectuer un échange pour un achat de vêtement. Des associations de consommateurs s’alarment aussi sur l’impossibilité de vérifier le montant exact payé aux commerçants. Le ticket de caisse permet de vérifier les éventuelles « erreurs en caisse, comme la non prise en compte d'une promotion ». Sans ticket de caisse, les consommateurs ne sont pas à l’abri d’un risque accru de fraude aux paiements sans contact. « Sur les terminaux de paiement, il est tout à fait possible que le commerçant tape le montant à payer sans que le client le voit s'afficher. Le ticket est alors son seul moyen de vérifier qu'il règle bien la somme qu'il doit au professionnel », met en garde l'UFC-Que Choisir.

Quelques exceptions

Dans certains cas, les tickets de caisse continueront tout de même à être imprimés de façon automatique. À savoir pour l’achat de biens électroniques, informatiques ou électroménagers. En effet, le ticket de caisse sert de garantie en cas de panne. Les tickets seront aussi imprimés pour toute prestation de plus de 25 euros, chez un coiffeur ou garagiste par exemple. Le ticket sert alors de preuve que le service a bien été effectué. L’association CLCV estime qu’au-delà de 25 euros d’achat, le ticket de caisse devrait être imprimé systématiquement, afin de limiter le risque d’oubli de demander son ticket à des petits achats. Dans ce contexte de crise inflationniste ou les ménages voient leur pouvoir d’achat diminuer, les reçus sont utiles pour suivre la gestion budgétaire.