Fin des moteurs thermiques en 2035, diesel : Friedrich Merz redit son hostilité à la "mauvaise interdiction" de Bruxelles information fournie par Boursorama avec Media Services 07/10/2025 à 15:18
Le cap fixé en matière de transition électrique du parc doit être réévalué en 2026, mais les grands industriels du secteur automobile historique exhortent la Commission européenne à forcer le pas pour corriger le tir.
"Je ne veux pas que l'Allemagne soit l'un des pays soutenant cette mauvaise interdiction". Dans une interview accordée à la chaîne NTV , le chancelier allemand Friedrich Merz a déclaré mardi 7 octobre qu'il souhaitait la levée par l'Union européenne de l'interdiction prévue en 2035 de la vente des véhicules thermiques, en raison des difficultés actuelle de l'industrie automobile.
Cet objectif fixé par la Commission européenne est l'objet de vives inquiétudes au sein du secteur automobilie. L'appareil industriel d'Outre-Rhin souffre face à la concurrence chinoise dans l'électrique, et BMW, Mercedes et Volkswagen ont exprimé publiquement leurs doutes sur l'objectif fixé par Bruxelles. Le mois dernier, la Commission européenne a annoncé qu'elle allait réexaminer "le plus tôt possible" cette interdiction.
Les textes actuels prévoient un réexamen de cette mesure en 2026, mais les industriels poussaient pour un calendrier accéléré, dans l'espoir d'obtenir des aménagements face aux grandes difficultés que traverse leur secteur. Avant une réunion jeudi avec les représentants du secteur automobile allemand, le chancelier a reconnu que le sujet était "en cours de discussion" avec les sociaux-démocrates (SPD), membres de la coalition.
Le ministre de l'Environnement, membre du SPD, Carsten Schneider, n'est "pas encore convaincu" de la nécessité d'abandonner cet objectif, a déclaré Friedrich Merz, ajoutant espérer que le gouvernement parvienne à une position commune avant la réunion de jeudi.
La fin du diesel pour les camions, une "grave erreur"
L'industrie automobile de la première économie d'Europe a été durement frappée par une concurrence féroce sur le marché chinois, une demande faible et une transition vers les véhicules électriques plus lente que prévu. Au début du mois, le constructeur de voitures de sport Porsche, une filiale de VW, a annoncé retarder le déploiement de ses véhicules électriques en raison d'une demande trop faible. Friedrich Merz a également sonné l'alarme sur le sujet des moteurs diesel, qu'il estime toujours nécessaires pour la fabrication de camions et qu'il serait une "grave erreur" pour l'Allemagne de ne pas pouvoir mener des recherches dans ce domaine. Sur cette question, un accord final a été trouvé début 2024 à l'échelle européenne visant à interdire de la vente la quasi-totalité des camions diesel neufs dans l'UE, à partir de 2040. Cette interdiction est précédée dans le calendrier prévisionnel par une première étape de -45% d'émissions de CO2 à l'horizon 2030.
Le chancelier allemand a également exprimé l'espoir que des carburants synthétiques puissent être développés dans les années à venir, permettant ainsi aux moteurs à combustion de fonctionner "de manière respectueuse de l'environnement". "Nous ne devrions pas interdire, nous devrions permettre les technologies, et c'est mon objectif", a-t-il déclaré.