Extraction sous-marine: le siège en Suisse de Allseas vandalisé (police)
information fournie par Boursorama avec AFP 18/06/2025 à 08:15

Le siège de Allseas à Châtel-Saint-Denis, en Suisse. ( AFP / ELODIE LE MAOU )

La société basée en Suisse Allseas, décriée par des ONG pour sa volonté de se lancer dans l'extraction minière sous-marine grâce à un décret de Donald Trump, a été vandalisée dans la nuit de lundi à mardi, a indiqué la police.

L'ONG Grondements des Terres a revendiqué l'action ayant visé cette société neerlando-suisse qui a récemment fait parler d'elle en indiquant au journal La Liberté vouloir se lancer dans le forage sous-marin avec son partenaire The Metals Company (TMC), l'entreprise canadienne qui courtise Donald Trump pour exploiter les fonds marins.

Ces "actes de vandalisme" ont entraîné "d'importants dégâts matériels" dans le bâtiment hébergeant plusieurs entreprises dont le siège de Allseas, situé dans une zone industrielle de la petite commune de Châtel-St-Denis, a indiqué la police cantonale de Fribourg dans un communiqué.

"Des parois ont été marquées par des tags et plusieurs vitrines ont été brisées", précise-t-elle, ajoutant que l'entreprise "était la cible des tags".

Allseas, qui emploie quelque 4.000 personnes dans le monde, n'a pas immédiatement répondu aux questions de l'AFP sur cette action, que le mouvement Grondements des Terres a revendiquée selon l'agence de presse suisse Keystone-ATS.

Selon l'ONG, Allseas "met en danger les conditions d'existence de la vie humaine". "Ce comportement criminel ne doit pas être toléré, alors que nous vivons le réchauffement le plus rapide que la planète ait connu et un effondrement de la biodiversité d’une vitesse inégalée", affirme-t-elle.

Le 24 avril, le président américain Donald Trump a signé un décret destiné à ouvrir l'extraction à grande échelle de minerais dans les grands fonds océaniques, y compris en eaux internationales, une remise en cause de l'Autorité internationale des fonds marin (AIFM), théoriquement compétente en haute mer.

L'AIFM a juridiction sur les fonds marins des eaux internationales, en vertu d'accords que les Etats-Unis n'ont, néanmoins, jamais ratifiés.

Aucune extraction minière commerciale n'a encore eu lieu dans les fonds marins, aux Etats-Unis ou ailleurs. Mais certains Etats ont octroyé des permis d'exploration dans leurs zones économiques exclusives, notamment le Japon et les îles Cook.

De nombreuses organisations de défense de l'environnement s'opposent à l'extraction minière qu'elles accusent de menacer gravement l'écosystème marin.

L'entreprise canadienne TMC, pionnière dans la prospection minière sous-marine, ne veut plus attendre pour lancer cette industrie décriée.

Espérant être la première à aller aspirer les "nodules polymétalliques", sorte de galets riches en métaux sur les plaines abyssales du Pacifique, l'entreprise veut solliciter au deuxième trimestre le premier contrat d'extraction minière commerciale en haute mer, via l'administration américaine.

Lors de tests "historiques" en 2022, sa filiale NORI (Nauru Ocean Resources Inc.) a remonté plus de 3.000 tonnes de nodules, grâce à l'ancien navire de forage reconverti "Hidden Gem", de son partenaire Allseas.