Etam: rassemblement de salariés contre la fermeture d'un site menaçant 55 postes
information fournie par Boursorama avec AFP 13/05/2025 à 16:20

( AFP / SAMEER AL-DOUMY )

Une trentaine de salariées d'une filiale du groupe Etam venues du Nord en bus ont protesté mardi devant le siège de la marque de lingerie à Clichy (Hauts-de-Seine) contre la fermeture de leur site qui menace 55 postes.

Sous les fenêtre du siège du groupe Etam (Etam, Undiz, Maison 123, Livy, Ysé), les manifestantes ont déployé des banderoles aux accents textiles : "On taille des modèles, pas des effectifs", "nous virer c'est culotté" ou encore "Etam nous met à poil".

Sous-vêtements et maillots de bains fièrement portés par dessus leurs habits, une trentaine de salariées du "Tech Center", un bureau d'étude basé à Marcq-en-Barœul, en banlieue de Lille, sont venues en bus pour protester contre la fermeture de cette filiale du groupe Etam, annoncée le 18 mars et qui menace les 55 postes.

"C'est tout un savoir-faire français qui ferme", déplore Claudine Coppens, modéliste-patronnière de 51 ans sur le site d'innovation nordiste.

Florence Manceau, modéliste, est arrivée à Etam en 1996, a quitté quelques temps l'enseigne, avant d'avoir été rappelée en mars 2024 "pour travailler au Tech Center". "Ils ont embauché six nouvelles personnes l'an dernier alors qu'en fin de compte, ils font un PSE. On ne comprend pas", dit-elle à l'AFP, relevant par ailleurs des "montants du reclassement (...) dérisoires".

"Le groupe a clairement pris une décision difficile, mais nécessaire pour l'avenir de son activité", a commenté de son côté Marie Schott, directrice générale de la marque Etam et présidente du Tech Center, assurant comprendre la "colère" exprimée et espérant "trouver une issue favorable qui puisse satisfaire tout le monde".

Interrogée par l'AFP, elle invoque un "durcissement des conditions de marché" de l'habillement et de la lingerie avec "l'inflation et la baisse du pouvoir d'achat des ménages qui a entraîné un ralentissement global des ventes" du secteur.

Le bureau d'étude ouvert en 2017 faisait de l'échantillonnage et du patronage, "une activité qui ne représente plus que 2% des produits d'Etam", explique Marie Schott, le reste étant acheté en "produits fini".

"C'est l'hécatombe, beaucoup d'entreprises du textile tombent. Les métiers sont morts, ça coûte moins cher en Asie", déplore depuis le rassemblement de Clichy Elsa Lehman, 28 ans, depuis trois ans au sein d'Etam.

La date butoir de présentation du plan de sauvegarde de l'emploi est fixée au 19 mai.

Le groupe Etam compte 5.700 salariés dans le monde, dont 3.930 en France, selon Marie Schott.