EPR de Flamanville : le redémarrage du réacteur reporté une nouvelle fois au 11 avril, la pleine puissance toujours prévue cet été
information fournie par Boursorama avec Media Services 08/04/2025 à 10:23

La montée en puissance du 57e réacteur français nécessite une dizaine d'arrêts de maintenance programmés et, en parallèle, des opérations imprévues, a prévenu EDF.

( AFP / LOU BENOIST )

Les opérations de maintenance se multiplient pour le réacteur nucléaire EPR de Flamanville, qui devrait finalement être redémarré le 11 avril, après avoir été mis à l'arrêt le 15 février dernier en raison d'aléas techniques, a indiqué lundi 7 avril EDF, qui a confirmé son objectif de passer en pleine puissance à l'été.

"Le 30 mars, l'arrêt du réacteur de Flamanville 3 a été prolongé pour procéder à une opération de maintenance supplémentaire sur un matériel situé sur la partie nucléaire des installations", indique, sans plus de précisions, un message sur le site internet d'EDF daté du 31 mars. EDF a expliqué à l' AFP que cette intervention portait sur un matériel permettant de vérifier "la qualité de l'eau du circuit primaire". Mais au lieu d'un redémarrage prévu le 8 avril, celui-ci a finalement été repoussé au 11 avril, le temps pour EDF de "procéder à une opération de maintenance supplémentaire sur un autre matériel situé sur la partie nucléaire des installations" .

Ces opérations, précise EDF, ne sont pas liées aux problèmes d'échauffement anormal sur le turboalternateur pour lesquels l'électricien a réalisé des "réglages", "par anticipation". Ces dysfonctionnements avaient déjà conduit EDF à décider le 28 février de repousser le redémarrage du réacteur, après un précédent report le 22 février pour une intervention sur une autre installation.

"Plus de 1.500 critères de sûreté"

Or, le quotidien La Tribune a affirmé lundi que les difficultés rencontrées sur le turboalternateur "empêcher(aient) le premier EPR tricolore de délivrer la totalité de sa puissance électrique" sans une lourde intervention nécessitant le montage d'un échafaudage à l'intérieur d'une pièce "difficile d'accès". Selon le média, "EDF ne parvient toujours pas à identifier la cause expliquant le dysfonctionnement de la turbine" .

Sollicité par l' AFP , le groupe public assure maintenir son calendrier prévisionnel prévoyant une atteinte de la pleine puissance "à l'été".

"Le résultat des réglages réalisés sur les trois paliers du groupe turboalternateur ne sera mesurable que lorsque le réacteur sera recouplé (reconnecté, NDLR) au réseau", précise la porte-parole à l' AFP .

Pièce maîtresse dans une centrale nucléaire, la turbine permet de transformer l'énergie thermique issue des générateurs de vapeur en une énergie mécanique qui entraîne l'alternateur pour créer l'électricité.

Ces opérations imprévues surviennent alors que le réacteur normand de 3e génération a déjà connu deux phases d'arrêt -elles programmées- depuis son raccordement au réseau le 21 décembre 2024, avec 12 ans de retard .

EDF avait alors prévenu que la montée en puissance du 57e réacteur français serait un processus progressif, qui pouvait nécessiter une dizaine d'arrêts de maintenance programmés et, en parallèle, des opérations imprévues. "Plus de 1500 critères de sûreté sont testés lors d'un premier démarrage" , souligne l'exploitant nucléaire.

Dans un message publié le 4 avril, EDF a indiqué maintenir sa fourchette d'estimation de production de son parc nucléaire, pour 2025, "entre 350 et 370 TWh (y compris l'EPR de Flamanville 3)".