En redressement judiciaire, la fonderie de Bretagne espère un nouveau repreneur
information fournie par Reuters 23/01/2025 à 18:22

(Actualisé avec précisions)

La fonderie de Bretagne, revendue en 2022 par Renault et dont le groupe automobile reste le principal client, a été placée jeudi en redressement judiciaire et espère trouver un nouveau repreneur, a annoncé à Reuters le directeur du site Jérôme Dupont.

La décision du tribunal de commerce de Rennes (Ille-et-Vilaine) ouvre une période d'observation qui court jusqu'au 23 juillet, a-t-il ajouté.

En cessation de paiement depuis la mi-janvier sur fond d'incertitudes sur les volumes et l'électrification du marché automobile, le site de Caudan (Morbihan), héritier des forges historiques d'Hennebont créé en 1966, emploie aujourd'hui 350 personnes.

Cédée au fonds d'investissement allemand Callista dans le cadre du plan d'économie de Renault dévoilé après la perte historique accusée par le groupe au losange en 2020, la fonderie a été remise en vente par Callista l'an dernier.

Les négociations de reprise avec un autre fonds d'investissement allemand, Private Assets, propriétaire d'un groupe de fonderies, n'avaient pas abouti.

Renault a refusé de faire un commentaire sur l'annonce du redressement judiciaire. Le groupe au losange a proposé jusqu'ici d'apporter 35 millions d'euros de financements, représentant 65% des besoins du site, qui viendraient s'ajouter à une quinzaine de millions d'euros d'engagements des pouvoirs publics.

Bien que la fonderie réalise encore 95% de son chiffre d'affaires avec Renault, le constructeur explique qu'il n'en n'est plus que client, et que le site doit diversifier ses commandes au-delà de son ancien actionnaire ainsi que du secteur automobile, notamment parce que les véhicules électriques nécessitent moins de fonte que les modèles thermiques.

Jérôme Dupont répond qu'une telle transformation ne peut se faire en un jour et que Renault aurait dû préparer cette diversification lorsqu'il était encore aux commandes. Il ajoute que des contacts ont déjà été noués avec de nouveaux clients potentiels de la fonderie pour des équipements agricoles, de chantier et ferroviaires, ou pour des munitions.

(Reportage Gilles Guillaume, édité par Kate Entringer et Sophie Louet)