En médecine, l'omerta sur le bizutage

information fournie par Le Point 26/10/2017 à 11:58

« Bon enfant », le bizutage ? Beaucoup d'étudiants en médecine en sont persuadés. Les débordements seraient, à les entendre, le fait du passé ou de quelques brebis galeuses. Ce n'est pas le sentiment de Marie-France Henry, présidente du Comité national contre le bizutage (CNCB). Elle assure avoir reçu une quinzaine de plaintes depuis la rentrée scolaire, dont plusieurs venues d'étudiants en médecine. Il y a quelques jours, le président de la faculté de médecine de Caen a interdit le traditionnel week-end d'intégration (WEI) après que la procureur de la République a été saisie pour des faits remontant à 2016. Humiliations en tout genre, surtout à caractère sexuel, semblaient monnaie courante pour accueillir comme il se doit les rescapés de la Paces, la terrible première année du cursus. Quelques semaines plus tôt, un jeune homme est mort d'une overdose d'alcool pendant le même type de réjouissances organisées par les étudiants de la faculté d'odontologie de Rennes 1.

Le bizutage est interdit par la loi depuis 1998 (modifiée en 2016). « Le fait pour une personne d'amener autrui, contre son gré ou non, à subir ou à commettre des actes humiliants ou dégradants lors de manifestations ou de réunions liées aux milieux scolaire et socio-éducatif » est passible d'une peine allant jusqu'à six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende.

Dans la sphère privée, les étudiants peuvent raconter...