Émeutes : le président turc Erdogan accuse le "racisme" et le "colonialisme" de la France

information fournie par Boursorama avec Media Services 04/07/2023 à 11:30

Le chef de l'État turc dénonce régulièrement "l'islamophobie" qui, selon lui, prévaut en France.

Recep Tayyip Erdogan à Ankara, en Turquie, le 21 juin 2023. ( AFP / ADEM ALTAN )

Les émeutes qui ont secoué la France vont conduire à "davantage d'oppression des musulmans et des migrants", s'est inquiété lundi 3 juillet le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a mis l'explosion de violence sur le compte du "passé colonial" et le "racisme institutionnel" en France.

Le chef de l'État a exprimé "l'inquiétude" que ces récents événements en France "conduisent à davantage d'oppression des musulmans et des migrants", après la mort d'un jeune homme de 17 ans tué par un tir de la police lors d'un contrôle routier.

Comparant la mort de plusieurs centaines de migrants fin juin au large des côtes grecques, privés de secours, à la disparition médiatisée des "cinq riches partis voir le Titanic", il y a décelé "le signe de la mentalité coloniale, arrogante, inhumaine basée sur la suprématie de l'homme blanc" .

"Racisme culturel" et "racisme institutionnel"

"Surtout dans les pays connus pour leur passé colonial, où le racisme culturel s'est transformé en racisme institutionnel (et se trouve) à l'origine des événements en France" a-t-il affirmé.

"Bien sûr", a poursuivi le président Erdogan, "nous ne tolérons pas le pillage des magasins et les troubles urbains ne peuvent servir à réclamer justice", mais "il est clair que les autorités doivent aussi tirer les leçons de cette explosion sociale".

Le chef de l'État, qui s'exprimait en direct à la télévision à l'issue d'une réunion de son gouvernement, dénonce régulièrement "l'islamophobie" qui, selon lui, prévaut en France. "Malheureusement, la plupart des immigrants qui sont condamnés à vivre dans des ghettos , systématiquement opprimés, sont musulmans", a encore relevé Recep Tayyip Erdogan.

Les médias turcs suivent de près les émeutes qui ont éclaté en France après la mort du jeune Naël, en particulier la chaîne de télévision publique TRT, qui ne manque jamais d'indiquer que le jeune homme, né en France, "était algérien".