Echanges de tirs à la frontière syro-libanaise, Beyrouth hausse le ton
information fournie par Reuters 17/03/2025 à 16:25

Le président libanais Joseph Aoun a ordonné lundi à l'armée libanaise de riposter aux tirs en provenance de Syrie après des accrochages à la frontière qui ont fait trois morts côté syrien dans la nuit.

La tension est vive dans la région montagneuse qui délimite les deux pays depuis que les rebelles islamistes syriens ont chassé du pouvoir Bachar al Assad après une décennie de guerre civile pendant laquelle le Hezbollah libanais a combattu aux côtés des troupes de l'ancien président syrien.

Dimanche en fin de journée, le ministère syrien de la Défense a accusé le Hezbollah d'avoir mené une incursion en Syrie et d'avoir enlevé et tué trois soldats de la nouvelle armée syrienne.

Le Hezbollah a nié toute implication. Une source proche des services de sécurité libanais a déclaré à Reuters que les trois soldats syriens avaient pénétré en territoire libanais et avaient été tués par des villageois qui craignaient d'être attaqués. La plupart des habitants de la région sont chiites, comme la communauté dont est issu Bachar al Assad.

En représailles, l'armée syrienne a bombardé dans la nuit la ville frontalière d'Al Qasr, située au nord du Mont Hermel, contraignant ses habitants à fuir.

L'armée libanaise a dit avoir remis les corps des trois soldats syriens aux autorités de Damas et avoir riposté à ces bombardements transfrontaliers.

Alors que les deux pays ont annoncé l'envoi de renforts à la frontière, le président Joseph Aoun a haussé le ton lundi après-midi.

"Ce qui se passe aux frontières orientale et nord-est (du Liban) ne peut plus durer (...) J'ai donné pour instruction à l'armée libanaise de répondre aux sources des tirs", a-t-il dit dans un communiqué.

L'armée syrienne, dont un journaliste de Reuters a constaté qu'elle avait déployé des chars et des troupes supplémentaires à la frontière, a également dit vouloir éviter tout embrasement dans ce secteur.

(Rédigé par Maya Gebeily et Laila Bassam ; version française Tangi Salaün, édité par Sophie Louet)