Dispositifs et services médicaux : l'UE ouvre une enquête sur des pratiques "discriminatoires" de la Chine, Pékin dénonce le "protectionnisme"de Bruxelles

information fournie par Boursorama avec Media Services 24/04/2024 à 14:03

"Nous demandons instamment à l'Europe de respecter les règles de l'OMC et de cesser d'utiliser la moindre excuse pour supprimer et restreindre" l'accès aux entreprises chinoises, s'est emporté la diplomatie chinoise.

Wang Wenbin à Pékin, le 8 août 2022. ( AFP / NOEL CELIS )

L'UE soupçonne la Chine de fausser la concurrence en favorisant ses entreprises fournissant des dispositifs et services médicaux, ouvrant en conséquence une enquête mercredi 24 avril. Pékin a dénoncé dans la foulée le "protectionnisme" de l'Union européenne.

"L'UE se présente toujours comme le marché le plus ouvert du monde , mais tout ce que le monde extérieur voit, c'est qu'elle s'oriente progressivement vers le protectionnisme", a déclaré le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, en réaction à l'ouverture de cette enquête.

Bruxelles a indiqué mercredi soupçonner la Chine de favoriser les fournisseurs locaux sur le marché des dispositifs médicaux, via notamment la politique "acheter en Chine" , selon l'avis d'ouverture de l'enquête publié au journal officiel (JO) de l'UE. Si ces mesures discriminatoires présumées ne cessent pas, la procédure permettra à l'UE de pénaliser les entreprises chinoises dans les appels d'offre européens.

"Nous demandons instamment à l'Europe de tenir sa promesse d'ouverture du marché et de concurrence loyale, de respecter les règles de l'OMC (Organisation mondiale du commerce NDLR) et de cesser d'utiliser la moindre excuse pour supprimer et restreindre" l'accès aux entreprises chinoises , a martelé Wang Wenbin.

Des prix "anormalement bas"

"L'UE a souvent utilisé sa boîte à outils commerciale et ses mesures d'aide au commerce, mais celles-ci ne font qu'envoyer des signaux protectionnistes, ciblent les entreprises chinoises et nuisent à l'image de l'UE", a-t-il estimé.

Bruxelles accuse le géant asiatique de "favoriser l'acquisition de dispositifs médicaux et de services médicaux nationaux", de "restreindre l'achat de marchandises importées" et d'imposer dans ses procédures d'achats centralisés de dispositifs médicaux "des conditions conduisant à des offres (de prix) anormalement basses qui ne peuvent être supportées par des entreprises à but lucratif" , selon l'avis publié mercredi.

Ces "mesures et pratiques restrictives à l'importation désavantagent de manière significative et systémique" les entreprises de l'Union européenne, estime la Commission européenne. L'enquête devra désormais établir les faits dans un délai de neuf mois. La procédure prévoit des consultations avec les autorités chinoises pour qu'elles consentent à ouvrir leur marché.