Discussions à Istanbul entre Iraniens et Européens sur le nucléaire-diplomates
information fournie par Reuters 16/05/2025 à 17:22

Des drapeaux iraniens à Téhéran

Une délégation iranienne et des diplomates de Grande-Bretagne, de France et d'Allemagne se sont entretenus vendredi à Istanbul, pour la première fois depuis l'ouverture de pourparlers entre l'Iran et les Etats-Unis sur le programme nucléaire de Téhéran, a-t-on appris de sources iraniennes et britanniques.

Le trio européen, connu sous l'acronyme "E3", avait négocié avec la Chine, la Russie et les Etats-Unis l'accord nucléaire de Vienne (2015) dont Donald Trump a retiré son pays en 2018 lors de son premier mandat présidentiel.

Un quatrième cycle de discussions entre négociateurs iraniens et américains, lancées en avril, s'est déroulé dimanche à Oman. D'autres devraient suivre.

Donald Trump a déclaré jeudi dans le cadre d'une tournée dans le Golfe que Washington et Téhéran étaient très proches d'un accord. Vendredi, il a enjoint aux autorités iraniennes de répondre sans délai à une proposition que l'administration américaine leur aurait transmise.

Une source iranienne proche des négociations a déclaré que le régime n'avait toujours pas reçu l'offre américaine mais que les autorités d'Oman en avaient été destinataires et qu'elles la transféreraient "sous peu".

SNAPBACK

Les Européens, écartés des pourparlers en cours, maintiennent toutefois le dialogue avec l'Iran pour faire valoir leurs vues sur les paramètres d'un futur accord nucléaire de substitution.

L'accord de 2015, entériné par une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu (2231), prévoyait qu'en échange de l'engagement de l'Iran à ne pas mener de programme nucléaire à des fins militaires, les sanctions à l'encontre de Téhéran soient levées.

Le trio européen s'efforce désormais de se coordonner avec l'administration de Donald Trump sur les modalités d'un potentiel "snapback", une clause de l'accord de 2015 qui permet de réimposer les sanctions si l'Iran manque à ses obligations, sans crainte du veto d'un membre du Conseil de sécurité.

La coordination n'est pas des plus aisées selon des diplomates européens, qui déplorent le manque de clarté des orientations américaines dans les négociations en cours.

Les Européens ont jusqu'au 18 octobre prochain, en vertu de la résolution 2231, pour réactiver les sanctions s'ils le souhaitent.

Selon des diplomates et un document dont Reuters a eu connaissance, les pays de l'E3 pourraient déclencher le "snapback" en août si aucun accord n'est conclu d'ici là.

"L'Iran et les trois pays européens sont déterminés à maintenir et tirer le meilleur parti de la diplomatie", a déclaré sur X le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Kazem Gharibabadi. "Nous nous rencontrerons de nouveau pour poursuivre les négociations si nécessaire", ajoute-t-il.

(Reportage John Irish, Humeyra Pamuk et Parisa Hafezi, version française Sophie Louet)