Dette française et "menace" du FMI : la mise au point d'Eric Lombard information fournie par Boursorama avec Media Services 26/08/2025 à 17:11
Après avoir sonné l'alarme sur l'inflation des intérêts de la dette française, payée "plus cher que l'Italie", le ministre de l'Economie a calmé le jeu, réfutant tout risque d'intervention extérieure, du Fonds monétaire internationale ou de la BCE.
"Nous finançons notre dette sans difficulté". Quelques heures après avoir reconnu, par principe, "ne pas pouvoir dire que le risque" d'une intervention du FMI en France "n'existe pas", le ministre de l'Economie a précisé son propos dans une publication affirmant que la France n'est "aujourd’hui, sous la menace d'aucune intervention, ni du FMI, ni de la BCE, ni d'aucune organisation internationale".
"Malgré tout, cette dette est soutenable"
Cette mise au point fait suite à une certaine fébrilité à la Bourse de Paris, notamment sur les valeurs bancaires, au lendemain de l'annonce par le Premier ministre François Bayrou qu'il se soumettrait à un vote de confiance très risqué à l'Assemblée nationale, le 8 septembre, puis à une déclaration mardi matin du ministre lui-même à l'antenne de France Inter . La Bourse de Paris a passé la journée dans le rouge, le CAC 40 cédant près de 1,50% vers 17h . "La situation de nos finances publiques réclame du calme et de la lucidité", a écrit M.Lombard sur X, mardi 26 août.
"Le calme, c’est de constater que l’économie française est solide, que la signature de la France sur les marchés est reconnue et que nous finançons notre dette sans difficulté: nous ne sommes, aujourd’hui, sous la menace d’aucune intervention, ni du FMI, ni de la BCE, ni d’aucune organisation internationale", a-t-il affirmé dans un post "La lucidité, maintenant, nous impose d’agir pour rétablir nos finances publiques, dont le déséquilibre compromet durablement notre liberté en tant que nation", a-t-il néanmoins observé.
"Penser que la France serait, par nature, exemptée de maîtriser sa dette et à l’abri de tout risque est une fable. C’est cet équilibre qui guide mon action en tant que ministre de l’Économie et des Finances", a-t-il ajouté. "Le Parlement aura un choix en conscience à faire. Il ne doit être présidé ni par la légèreté ni par la peur, mais par l’intérêt du pays", a conclu le ministre. Mardi matin, Eric Lombard avait estimé que les taux d'intérêt sur la dette française allaient dépasser dans les quinze jours ceux de l'Italie, qui était jusqu'alors "le mauvais élève de l'Union européenne". "Nous serons vraiment en queue des 27 en Europe, ce qui pour un pays comme la France est un vrai souci. Mais malgré tout, cette dette est soutenable, les refinancements se passent bien", avait-il dit.